La Sur Ron Light Bee : une tout-terrain électrique presque parfaite (et un modèle X encombrant)

Avec la Sur Ron Light Bee, le constructeur s’attaque aux motos électriques équivalentes 50 et tout-terrain. Et il le fait bien.

Julien Vaïssette

Fanatique d'Excel, adepte de Camus & ingénieur en mécanique — Suivez-moi sur sur LinkedIn.

Light Bee Homologuee de Sur-ron

Tout au long de votre lecture, gardez en tête que mon adresse e-mail est publique, et que vous pouvez m’écrire à tout moment. La voici : julien@construire-sa-moto-electrique.org. Vous pouvez aussi me contacter directement sur LinkedIn.

Malgré la Sur Ron Light Bee, il y a peu des modèles tout-terrain sur le marché des motos électriques équivalentes 50. Et quand bien même, ces modèles sont tous assez différents, ce qui rend nécessaire de tous les connaître avant de sortir le portefeuille et de porter son dévolu. 

Dans cette optique, j’ai rédigé un article qui compare et classe toutes les motos électriques pour permis AM, par usage. Dont les tout-terrain donc.

Vous pouvez le retrouver en cliquant ici.

Mais avant d’aller voir les autres modèles, concentrons-nous sur la Light Bee Homologuée. Parce qu’elle est pleine de caractère.

Note : à la fin de chaque partie de cet article, vous trouverez un bloc que vous pouvez dérouler. Il contient toutes les différences à noter avec la Light Bee X. Et vous verrez qu’il n’y en a pas beaucoup.

La Sur Ron Light Bee et ses performances admirables

  • Puissance moteur : 2,05 kW
  • Couple dans la roue : 250 Nm
  • Vitesse maximale : 45 km/h
  • Capacité batterie : 1,92 kWh
  • Temps de recharge : 150 minutes
  • Autonomie : 100 km à 25 km/h
  • Poids : 56 kg
  • Empattement : 1260 mm
  • Angle de chasse : Non communiqué

Note : voici la page de vente de la Light Bee, si vous voulez y jeter un coup d’œil.

Sur Ron est un constructeur de motos électriques spécialisé dans l’usage off-road.

Cette exclusivité et ce désir de ne pas s’éparpiller pour le moment est louable, car elle permet à Sur Ron de maîtriser leur sujet en proposant des motos performantes.

Sans surprise, c’est le cas de la Light Bee, qui est assez impressionnante.

Il suffit de regarder son ratio puissance/couple pour réaliser qu’ils ont réussi un exploit qu’aucune autre moto électrique de cette catégorie n’a réussi.

En effet, si on la compare avec la plus puissante de tout-terrain, la Ösa Lite, c’est criant.

La Ösa Lite développe 4 kW pour un couple dans la roue de 151 Nm. Tandis que la Light Bee Homologuée développe une puissance deux fois inférieure (2,05 kW) pour un couple dans la roue 65% supérieur (250 Nm).

C’est la preuve d’une efficacité sans faille.

Car c’est le couple qui décide de la capacité d’accélération d’une moto et de sa qualité en dehors des routes goudronnées. Plus ce couple est élevé, plus vite on sera capable d’atteindre 45 km/h, et plus on sera à même de franchir des obstacles.

Fournir un gros couple, ce n’est pas si impressionnant.

Mais arriver à fournir un gros couple avec une puissance très contenue, c’est très beau. Car ça permet de réduire le prix du moteur, qui dépend largement de la puissance développée. Augmentant ainsi le rapport performances/prix.

Ainsi, les deux premières caractéristiques affichées par la Light Bee Homologuée sont très enthousiasmantes.

Mais ils ne s’en sont pas contentés chez Sur Ron.

Ils ont décidé de faire un carton plein.

Car avec le moteur, vient la batterie. Celle qu’ils ont installée produit une capacité dans la moyenne de ce qu’on trouve dans la concurrence (1,92 kWh) et garantit une autonomie décente mais pas exceptionnelle (100 km à 25 km/h).

Jusqu’ici, rien de transcendant, c’est vrai.

Mais la qualité d’une batterie se mesure aussi à sa vitesse de recharge, parfaitement cruciale sur une moto électrique. Et c’est sur ce point que la Light Bee Homologuée a décidé de se détacher : 2h30 pour recharger entièrement.

C’est la moitié de ce qu’on trouve ailleurs, tant chez les tout-terrain que chez les citadines (hormis la Xubaka qui fait à moitié mieux, à moitié moins bien, mais c’est difficile à expliquer).

Autrement dit, la Light Bee Homologuée se paie le luxe d’être exceptionnelle sur les performances de son moteur et sur celles de sa batterie. Mais encore une fois, ce n’est pas tout. Car on n’a pas encore parlé de son poids plume et de sa géométrie.

Le poids, c’est facile : c’est une des plus légère du marché (56 kg).

La géométrie, c’est facile aussi : elle affiche un des plus courts empattements, ce qui lui permet d’avoir une maniabilité exceptionnelle dans toutes les situations. Reste néanmoins à espérer que son angle de chasse n’est pas ridicule pour éviter les chutes, mais on n’en saura rien, car ils n’en disent pas un mot.

Mais quoi qu’il en soit, la Light Bee Homologuée coche toutes les cases, sans exception.

Belle prestation.

Les performances de la Light Bee X

  • Puissance moteur : 2,05 kW
  • Couple dans la roue : 250 Nm
  • Vitesse maximale : 45 km/h
  • Capacité batterie : 1,92 kWh
  • Temps de recharge : 150 minutes
  • Autonomie : 100 km à 25 km/h
  • Poids : 56 kg
  • Empattement : 1260 mm
  • Angle de chasse : Non communiqué

Si vous avez lu la fiche technique de sa petite sœur, la Sur Ron Light Bee Homologuée, vous devez être aussi étonnés que moi : leurs caractéristiques techniques sont strictement les mêmes.

Il n’y a aucune, vraiment aucune différence entre ces deux motos.

Sur Ron justifie la différence par un contrôleur sinusoïdal qui lui permet de gagner jusqu’à 25% de puissance en plus et en vitesse de pointe. Ils parlent aussi d’une récupération d’énergie au freinage qui permet un gain de 10% de puissance en plus.

Dès lors, on devrait retrouver une hausse de la puissance, de la vitesse de pointe et certainement de l’autonomie.

Mais ce n’est pas le cas. 

D’abord car la puissance nominale est la même (2,05 kW), au même titre que la puissance maximale (5 kW).

Ensuite car la vitesse de pointe d’une moto homologuée pour le permis AM est bridée à 45 km/h, et cette vitesse est déjà atteinte par la petite sœur de la Light Bee Homologuée X.

Et enfin, l’autonomie est strictement la même. 

Il y a alors deux hypothèses.

Soit ils ont mal rempli le tableau des caractéristiques techniques, ce qui n’est pas impossible. Ça serait la marque d’un amateurisme criant, mais ça serait pardonnable.

Soit les caractéristiques techniques sont les bonnes, et la Sur Ron Light Bee X a peu de raisons d’exister.

Du reste, j’ai été très séduit par sa petite sœur.

Etant donné que la Light Bee Homologuée X a les mêmes caractéristiques techniques, je ne peux qu’être séduit. Ses caractéristiques techniques sont donc proprement excellentes.

Un design tout-terrain qui se démarque

La plupart des motos tout-terrain se ressemblent.

Elles sont très carénées et très colorées, et elles empruntent des codes bien établis depuis des décennies. Ce n’est pas le cas de la Sur Ron Light Bee qui dénote au milieu de cet environnement standardisé.

En effet, son cadre périmétrique rouge et le bras oscillant du même rouge forment un ensemble presque jamais-vu, qui donne l’impression que cette moto vient du futur. Mais un futur probable, pas apocalyptique. Car son design n’est pas non plus futuriste.

Son esthétique est donc simplement une réinterprétation des codes du tout-terrain.

Et j’aime cette prise de risque, tout comme j’aime le respect avec lequel ils ont décidé de bousculer les règles sans trop les bousculer non plus.

Seul défaut, elle semble un peu plus petite que ses concurrentes.

Visuellement, ça peut jurer. Mais je suis quand même convaincu par le résultat.

Le design de la Light Bee X

Pour le design, bis repetita.

La Sur Ron Light Bee X est strictement la même que sa sœur. Je vais souvent le répéter dans cette fiche, car je ne comprends vraiment pas son positionnement.

Mais ils réussissent à mon avis à transformer une faiblesse généralement admise des motos électriques (la batterie, c’est moche) en un marqueur esthétique différenciant et harmonieux.

C’est donc bien joué.

Mais ça reste la même moto que sa sœur (jumelle donc).

La Sur Ron Light Bee : un usage tout-terrain mais habile en ville

Jusqu’ici, on ne peut pas le nier, c’est une moto tout-terrain.

Elle se sentira donc comme un gant dans les chemins de terres à sauter sur les cailloux, rouler sur les racines et éviter les creux. Mais je crois qu’elle a aussi un petit zeste de polyvalence.

Car avec son empattement très court et sa capacité d’accélération généreuse, je pense qu’elle se comportera parfaitement en ville aussi. Et c’est du meilleur goût, car son esthétique lui permet d’être légèrement plus passe-partout que les tout-terrain classiques.

L’usage de la Light Bee X

Si on regarde ses caractéristiques techniques, on réalise qu’effectivement, elle a aussi été pensée pour se sentir confortable dans ces deux contextes.

C’est d’ailleurs ce qui rend son esthétique d’autant plus pertinente, parce qu’il lui permet de ne pas jurer ni sur les chemins boueux, ni en centre ville.

C’est donc encore une fois du très bon travail.

Un prix un peu élevé

La Sur Ron Light Bee se vend à 4 490 €.

C’est relativement cher pour une moto de ce segment, car on trouve des équivalentes 50 deux fois moins chères. Et c’est aussi le prix de motos thermiques neuves qui développe 20 fois plus de puissance.

J’ai été séduit par cette moto mais il n’y a pas à dire, elle est encore trop chère.

Il ne reste qu’à espérer qu’avec la baisse du prix des batteries, son prix baissera aussi d’année en année.

Le prix de la Light Bee X

Voilà le gros problème.

La Light Bee X se vend à 4 790 €. Soit 300 € de plus que la Light Bee Homologuée, qui est pourtant la même moto. Et qui était déjà chère, tant par rapport à la concurrence que par rapport à toutes les autres motos, toutes propulsions confondues.

Ces 300 € ne sont donc pas justifiés.

Ça ne suffit pas de savoir qu’il y a une fonctionnalité géniale en plus, si elle n’apporte aucun bénéfice supplémentaire.

Ça n’a aucun sens, je ne comprends pas.

Vraiment, je ne saisis pas.

Son empreinte environnementale est décevante

  • Technologie du moteur : brushless
  • Technologie de la batterie : lithium-ion

Jusqu’à ce point, j’ai été très séduit par la Light Bee Homologuée.

Mais ça s’arrête ici.

Car sur l’enjeu environnemental, elle est très décevante. Elle ne tente rien de novateur, elle n’essaie même pas de faire avancer les choses. Elle se contente juste de prendre les technologies les plus performantes sans se soucier de leur impact global.

C’est regrettable, car elle envoie le signal faux qu’une moto électrique est forcément propre.

Ce n’est pas le cas.

Elle l’est bien plus que ses équivalentes thermiques, mais il ne faut pas se satisfaire de ça. Il faut travailler, encore et toujours, pour rendre la mobilité aussi propre que permis.

Les deux preuves criantes de son insensibilité à la question sont au niveau de son moteur et de sa batterie.

Son moteur est en effet un moteur brushless composé de terres rares (catastrophe écologique, sociale et géopolitique) et sa batterie est une lithium-ion, certainement composée de nickel et de cobalt (pas mieux).

L’empreinte environnementale de la Light Bee X

Rien de mieux du côté de la Sur Ron Light Bee X.

Sur ce point, elle se classe bonne dernière de la catégorie des équivalentes 50. Car les autres ont au moins essayé de traiter le problème, ne serait-ce qu’en surface, avec une batterie amovible pour réduire le gaspillage et favoriser le recyclage.

C’est toujours ça.

Mais Sur Ron n’a rien tenté. Et je le regrette. 

En résumé : la Sur Ron Light Bee aurait pu être parfaite

Mais elle n’est pas parfaite.

Et si je suis déçu de son imperfection, je ne peux que reconnaître que c’est une excellente moto électrique tout-terrain. Et je ne peux que vous la conseiller si vous hésitez encore.

Vous ne serez pas déçus.

Quand à la Sur Ron Light Bee X, je ne comprends pas son existence. Et si elle vous tente, économisez donc 300 € en vous offrant sa petite sœur jumelle.

Où acheter la Sur Ron Light Bee ?

Voici 2 revendeurs officiels de Sur Ron que je vous conseille :

  • Maze Garage, à Paris ;
  • et GreenMotorShop, à Paris (demandez Manu).

Je n’ai aucune relation commerciale avec eux, ce sont simplement des revendeurs honnêtes et indépendants, à qui vous pouvez faire confiance.

N’hésitez pas à recommander votre concessionnaire en commentaire, vous aussi !

Mon adresse e-mail est publique, et vous pouvez m’écrire à tout moment. La voici : julien@construire-sa-moto-electrique.org. Vous pouvez également me contacter sur LinkedIn.

2 commentaires

  1. riton

    Ça fait pile 1 an que j’ai adopté la light bee X. Je ne l’utilise finalement qu’en ville. Notez que j’ai du faire 1km en tout terrain, et ça a suffit a compromettre la courroie primaire. Donc a remplacer par une chaîne si vous voulez faire du tout terrain.
    Du reste, je pèse plus de 100kg et il y a de longues côtes dans ma ville. La light bee s’en accommode pourtant très bien. Je l’utilise quotidiennement pour aller bosser, elle est ultra légère, se faufile partout et fait du 60km/h (le compteur dit 70, mais il ment). Niveau autonomie, c’est 30 bornes. Et chose incroyable, c’est 30 bornes quel que soit ma conduite, que le mode éco soit actif ou non ! Quand je rentre le soir, la batterie est à 60% a 2 ou 3 % près, quel que soit ma conduite.
    J’apprécie beaucoup la vitesse à laquelle on repart aux feu, loin devant les scoot 50cc.
    Pour ce qui est des défauts, outre l’autonomie sur laquelle je ne revient pas, il y a les freins plutot moyens, les gardes boues peu efficace… et le bruit, que je trouve important pour de l’électrique. Je regrette parfois l’impossibilité totale et absolue d’y ajouter des rangements… mais bon, c’est la philosophie de l’engin qui veut ça.
    En conclusion, si il y a un an j’avais su exactement ce que je sais aujourd’hui… j’aurais mis 4K € de plus dans une storm bee 😅, mais c’est quand même pas un achat que je regrette.

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