Julien Vaïssette
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La Xubaka de Sodium Cycles est la première moto électrique équipée d’une batterie sodium-ion. Elle ne peut donc que me plaire !
Tout au long de votre lecture, gardez en tête que mon adresse e-mail est publique, et que vous pouvez m’écrire à tout moment. La voici : julien@construire-sa-moto-electrique.org. Vous pouvez aussi me contacter directement sur LinkedIn.
La Xubaka n’est pas seule sur son marché : on voit passer des articles sur de nouveaux modèles de motos électriques toutes les semaines.
C’est devenu un sujet d’enthousiasme, et de nombreux constructeur ont décidé d’intégrer le jeu. Le problème c’est qu’en tant que motard, on s’y perd très vite.
Si vous avez atterri sur cette page, c’est que les motos électriques qui vous intéressent sont les équivalentes 50.
Bonne nouvelle, je les ai toutes analysées et classées pour que vous puissiez vous y retrouver dans cette effusion de motos en tous genres. Mais avant d’aller voir le classement, analysons ensemble la Xubaka, une moto très spéciale.
Note : voilà la page de vente de la Xubaka, si vous voulez y jeter un coup d’œil.
Et une autre note : le 12/12/2020, Xubaka a changé la plupart des caractéristiques de leur moto, bouleversant complètement ce qu’ils avaient prévu de faire. Si bien que la batterie n’est plus une sodium-ion mais une lithium-ion. Ça change toute mon analyse. Je la modifierai donc lors de la prochaine mise à jour.
D’abord, plusieurs mises au point.
Sodium Cycles est une entreprise basque, donc française.
C’est déjà un point très intéressant à noter, car par leur travail, ils participent au renouveau de la moto française. Et j’ai commencé ma vie professionnelle au Pays Basque, j’aime beaucoup cette région.
Ça fait donc déjà beaucoup de bons points.
Ensuite, Xubaka se prononce Chewbacca, comme le Wookie de Star Wars.
Car en basque, le « X » se prononce « CH » et le « U » se prononce « OU ». Voilà, c’est nécessaire de le noter, car c’est quand même plus facile à prononcer à la façon basque qu’à la façon française.
Cela étant dit, passons aux très belles caractéristiques techniques de la Xubaka.
En effet, elle se place dans le haut du tableau sur toutes ses caractéristiques en comparaison avec les autres équivalentes 50.
Mais il y a un point sur lequel la Xubaka se démarque plus que toutes les autres, à la façon de Richard Virenque en haut du mont Ventoux : son temps de recharge pour passer de 0 à 80% est de très loin le meilleur du marché. En effet, ce chargement dure une heure contre deux fois plus pour la Ösa Lite, en deuxième position.
Comment une telle prouesse est-elle possible ?
Très simplement : la batterie de la Xubaka n’est pas comme toutes les autres.
C’est une sodium-ion, réputée pour sa moindre densité énergétique, mais sa meilleure capacité de puissance. Ce qui lui permet de se recharger beaucoup plus vite que les autres batteries lithium-ion.
Néanmoins, pour une raison que je ne m’explique pas, les 20 derniers pourcents de chargement durent 3 heures. C’est beaucoup, et ça relativise la supériorité de la Xubaka. Mais quand même, il faut le noter : voilà enfin un constructeur qui prend le risque d’utiliser une telle batterie, pas encore aussi mature que sa cousine au lithium-ion.
Ce courage et cette intelligence me ferait presque oublier un détail décevant.
Il faut quand même que je le dise : Sodium Cycles est assez avare en informations.
On ne connait ainsi pas le couple moteur, et pas non plus la géométrie (empattement et angle de chasse) de la Xubaka. C’est dommage, ça lui fait perdre quelques points.
Mais qu’à cela ne tienne, c’est une excellente équivalente 50. Et la suite de cette analyse va nous le confirmer.
La note de ses performances au regard de ce qui se fait ailleurs sur son segment : 4,67/5. Meilleure note de la classe.
La Xubaka affiche une esthétique très rétro et minimaliste.
Elle fait immédiatement penser aux fat bikes avec ses pneus surdéveloppés ou aux vélos électriques qu’on trouve partout en Californie.
Et c’est très malin. Car cette esthétique est exactement celle du surf et des plages.
Dans cette atmosphère, on y aime tout ce qui est coloré et aux inspirations vintage. Il n’est alors pas rare de rencontrer une Woody (ces sublimes voitures mi-bois mi-acier) ou plus proche de nous, un légendaire Combi.
La Xubaka se sentira donc très à l’aise dans cet environnement.
La note de son design unique : 3,5/5.
Le Pays Basque côtier a une particularité : la communauté d’agglomération BAB (Bayonne-Anglet-Biarritz) compte plus de 120 000 habitants. Autrement dit, chose très peu commune en France, le Pays-Basque côtier est un savant mélange entre grande ville et station balnéaire.
On sent que la Xubaka est née dans cet environnement. Car c’est dans ces conditions particulières qu’elle s’exprimera le mieux.
Elle se sentira donc aussi bien lors d’un trajet vers l’océan pour aller surfer que lors d’une virée en centre-ville de Bayonne, à la recherche d’une place chez Janine, élu meilleur restaurant de la ville (par moi).
Ses armes ?
Vous l’aurez compris, je suis séduit.
La seule interrogation, c’est l’usage spécifiquement urbain.
Je n’y vois pas de contre-indication, car la plupart des arguments qui la rendent performante au Pays Basque la rendent aussi performante à Paris, Bordeaux ou Marseille.
La note de la pertinence avec laquelle elle traite son usage : 3,5/5.
La Xubaka est produite de manière relativement artisanale, en France.
On ne s’étonnera pas alors de son prix qui oscille entre 6 000 € et 8 000 €, selon les options. Mais même si on comprend les raisons qui expliquent ce prix, on ne peut pas s’empêcher de se rappeler que c’est le prix d’une thermique 15 fois plus puissante.
Ça fait réfléchir, forcément.
Mais c’est le prix à payer pour une petite moto artisanale et respectueuse de l’environnement. Car la Xubaka l’est plus que beaucoup d’autres motos électriques.
La note de son prix en comparaison avec le reste du marché des urbaines 50 : 1,47/5. C’est la plus chère.
Quand j’analyse les motos électriques du marché, je râle.
Car j’ai étudié les moteurs électriques et les batteries qui les équipent, et j’ai découvert que leur impact environnemental était loin de l’exemplarité.
La faute à un moteur brushless garni de terres rares, qui sont un très gros point noir écologique. Ainsi qu’à des batteries au lithium qui fonctionnent pour la plupart avec une chimie au Nickel Cobalt Manganèse.
Manque de chance, les deux premiers minerais sont en tension d’approvisionnement et sont exploités un peu trop goulument pour ne pas y voir une parenté avec l’extractivisme pétrolier.
Pour le moteur, la Xubaka ne fait pas exception.
Car même s’ils ne communiquent pas la technologie du moteur, je sais avec dépit que c’est un brushless à cause de sa présence dans le moyeu de la roue. Seuls les brushless sont assez compacts pour être placés dans une roue et produire assez de puissance.
Mais pour la batterie, la Xubaka est un rayon de soleil.
Enfin une moto électrique avec une batterie sodium-ion. Je trouve ça très pertinent car si le sodium n’est pas encore adapté aux motos puissantes (par manque de densité énergétique), il est parfaitement mature pour les petites motos.
Et son avantage, c’est qu’elle n’utilise potentiellement pas de cobalt. Je dis bien potentiellement, car ce n’est pas impossible, et Sodium Cycles serait bien inspiré de partager la composition de sa batterie.
Mais je préfère croire qu’ils ont bien fait les choses.
La note de son empreinte environnementale : 3,5/5.
Sa moyenne générale, qui la propulse au premier rang : 3,33/5.
Si la Xubaka valait un ou deux milliers d’euros de moins (ce qui n’est pas simple, entendons-nous bien), elle serait parfaite.
Quoi qu’il en soit, je suis assez conquis, et je vous la conseille si vous en avez les moyens.
Mon adresse e-mail est publique, et vous pouvez m’écrire à tout moment. La voici : julien@construire-sa-moto-electrique.org. Vous pouvez également me contacter sur LinkedIn.