La Savic Omega : une citadine convaincante et un café racer avec du caractère

La Savic Omega est le plus petit modèle de la gamme C-Series de Savic Motorcycles. Et pourtant, c’est leur moto électrique que je préfère.

Julien Vaïssette

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Omega Savic Motorcycles

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Il existe plusieurs manières de choisir une moto. Une d’entre elles, c’est de toutes les analyser, d’identifier l’usage auquel elles répondent et les classer selon l’usage qui nous intéresse. C’est ce que j’ai fait pour la Savic Omega, et pour toutes les motos électriques puissantes du marché.

Et vous verrez dans cette analyse qu’elle s’en sort très bien.

Les performances de la Savic Omega sont parfaitement dosées

  • Puissance moteur : 25 kW (permis A2)
  • Couple moteur : 110 Nm
  • Vitesse maximale : Non communiquée
  • Temps de passage de 0 à 100 km/h : 5,5 secondes
  • Capacité batterie : 7 kWh
  • Temps de recharge : 120 minutes
  • Autonomie : 120 km (pas de profil de conduite indiqué)
  • Poids : 170 kg
  • Empattement : 1390 mm
  • Angle de chasse : 20-21° (mesuré sur les images disponibles, car cette information n’est pas communiquée)

« Ride the revolution. »

Non, quand même pas, n’exagérons rien.

Mais si j’oublie cette phrase tapageuse sur leur site et son nom terriblement cliché, la Omega de Savic Motorcycles m’enthousiasme beaucoup.

D’abord car c’est une des seules motos électriques accessibles aux permis A2. C’est étonnant, car c’est un marché non négligeable, mais les permis A2 sont un peu boudés par les constructeurs de motos électriques.

Il y en a, mais il y en a peu. Trop peu à mon goût.

Mais ce n’est pas suffisant pour être une bonne moto électrique.

Car si la Omega (mon dieu, ce nom) ne répond pas correctement à ce qu’on demande à une moto A2, elle a peu de raisons d’exister. Et par chance, elle s’en sort avec les honneurs.

Son temps de passage de 0 à 100 km/h en 5,5 secondes est largement suffisant pour un jeune permis, son poids est assez faible pour permettre une belle maniabilité, et sa géométrie est optimisée pour la ville grâce à son empattement court et son angle de chasse inférieur à la moyenne.

Le seul point noir apparent réside dans l’autonomie, qui est un poil faible.

120 km, c’est peu.

D’autant plus quand on ne sait si on peut espérer ces 120 km sur nationale ou en ville. Je penche plutôt pour la ville, compte tenu de la très faible capacité de la batterie (7 kWh, c’est quand même très modeste).

Je crois qu’ils auraient pu ajouter un ou deux kWh, ça n’aurait fait de mal à personne. Mais pour autant, si on voit la Omega comme une moto de ville, cette autonomie deviens beaucoup moins problématique

Car quand on vit en ville, on roule rarement plus de 50 km par jour.

Autrement dit, si on l’a fait charger pendant la nuit (car sa recharge est relativement longue), on peut enfourcher la Omega le matin et rouler toute la journée sans jamais se soucier de la jauge de batterie.

C’est donc un demi-défaut, car même dans ces conditions, quelques kilomètres d’autonomie en plus n’auraient pas été de refus.

Mais pour le reste, les performances de la Omega collent exactement à ce dont on a besoin en tant que jeune permis (ou en tant que citadin).

Un bon point pour elle.

La note de ses performances en comparaison avec les autres motos électriques urbaines : 2,24/5.

Un design très convaincant

Deuxième bon point pour Savic Motorcycles : son design est très intelligent, et objectivement réussi.

Ils ont opté pour une esthétique néo-rétro en faisant de nombreuses références aux cafe racer :

  • le réservoir chromé de la Omega donne l’impression qu’elle sort tout droit de chez un préparateur,
  • le bras oscillant est aussi nu que possible,
  • le vide sous selle est très familier, tout comme la selle caractéristique,
  • et ils sont même allés jusqu’à ajouter à la batterie une pièce qui ressemble à un sabot de moteur. 

Et j’aime beaucoup ça.

Car au-delà de flatter mon œil, je trouve ça pertinent en deux points.

Le premier réside dans l’intégration des motos électriques dans le paysage. Il me semble que nous avons tout intérêt à ce que les motos électriques se répandent, il faut donc les rendre à la fois désirables et socialement acceptées.

Pour ça, rien de mieux alors que de leur donner des courbes dans l’air du temps, pour que le passage des motos thermiques aux motos électriques ne soit pas un choc vertigineux. 

Le deuxième point, c’est que la Savic Omega est une moto de ville. Et en ville, on parade plus qu’ailleurs.

Le regard des autres est important, ce qui nous pousse à nous montrer sous notre meilleur jour. C’est moins le cas dans les campagnes, les vaches et les moutons sont de moins bons clients.

Dès lors, on aura envie d’une moto qui attire les regards, ou du moins les compliments. Et sur ça, ça ne fait aucun doute, la Omega attirera les deux. 

La meilleure note des motos électriques urbaines : 4/5.

La Savic Omega répond à un usage urbain, et elle le fait très bien

L’usage auquel la Omega répond est exclusivement citadin.

Il sera évidemment possible de la sortir des rues pavées de la ville, mais elle sera beaucoup moins confortable.

En effet, tout semble pensé pour la ville :

  • son autonomie est faible, mais ce n’est pas un problème pour la ville, alors autant économiser du poids de batterie pour avoir une moto aussi légère que possible – la légèreté est le nerf de la guerre en ville ;
  • sa géométrie n’est optimisée que pour la ville, avec son empattement modeste et son angle de chasse très tassé : allez sur autoroute sur sa selle, vous risquez de déchanter – alors que dans les bouchons, ces deux caractéristiques permettent une fluidité de roulage optimale ;
  • sa position de conduite est inconfortable (mais stylée) : acceptable sur de courtes distances (donc en ville), inacceptable sur de longues distances (donc en dehors des villes).

C’est un troisième bon point pour la Omega, qui semble avoir compris que pour être une bonne moto, il faut que le design, les performances et l’usage s’alignent à la perfection.

Sa note : 4/5.

Un prix étonnamment contenu

Et c’est un nouveau bon point !

La Omega, qui est en précommande, coûte 12 990 $ (soit 10 985 € au cours du 09/10/2020 avec une prévente à 100 $ puis 1 900 $ puis 4 000 $).

Je le concède, cette histoire de paiements multiples est compliquée, et ça n’inspire pas vraiment confiance. Dommage.

Mais du reste, 10 985 € pour une moto électrique A2 qui ne vient pas de Chine et qui a un design décent, c’est très beau.

Ça reste évidemment un investissement, mais c’est compétitif pour une moto électrique.

La note de son prix par rapport aux prix de la concurrence : 3,16/5.

Il lui faut bien un défaut : l’empreinte environnementale

  • Technologie du moteur : brushless
  • Technologie de la batterie : Non communiquée
  • Autre : « fabriquée en Australie » alors qu’ils disent ailleurs que leur moteur vient de Chine

Il ne fallait pas trop leur en demander.

4 bons points, ce n’est déjà pas mal.

Mais comme pour la Alpha (le modèle sportif) et la Delta (l’autre citadine), il n’y en aura pas un cinquième. Car l’impact environnemental de la Savic Omega ne se différencie pas de celui des autres motos électriques.

Pour preuve, il suffit de savoir que son moteur est un moteur brushless (équipé de terres rares, dont l’empreinte écologique et sociale est très problématique) et qu’ils ne prennent même pas la peine de préciser la technologie de leur batterie.

Autrement dit, ce n’est vraiment pas leur combat.

La Omega n’est donc pas parfaite.

Le prix de son imperfection se ressent dans sa note : 2/5.

En résumé : la Savic Omega est très prometteuse

Avec 3,08/5 de moyenne générale, la Omega de Savic est dans le haut du tableau.


Malgré ce dernier mauvais point, la Omega me paraît très prometteuse.

Je reste néanmoins prudent, car ils n’ont encore jamais fait leurs preuves. J’attends de voir les témoignages des premiers propriétaires, après quelques mois d’utilisation.

Mais d’ici là, je reste assez enthousiasmé par la première moto de Savic Motorcycles.

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