Julien Vaïssette
Fanatique d'Excel, adepte de Camus & ingénieur en mécanique — Suivez-moi sur sur LinkedIn.
Le constructeur néo-zélandais a sorti sa moto électrique équivalentes 50 au nom intriguant : la Go Charged Velociraptor. Que vaut-elle ? Réponses dans cette analyse.
Tout au long de votre lecture, gardez en tête que mon adresse e-mail est publique, et que vous pouvez m’écrire à tout moment. La voici : julien@construire-sa-moto-electrique.org. Vous pouvez aussi me contacter directement sur LinkedIn.
Aujourd’hui, de plus en plus de motards se tournent vers l’électrique. Et l’offre qui est nombreuse chez les thermiques l’est beaucoup moins chez les électriques (même si la la Go Charged Velociraptor n’est pas la seule).
Il reste alors deux solutions :
Pour vous aider dans votre choix, j’ai regardé ce que la Velociraptor cache derrière ses carénages.
Sur le volet des caractéristiques techniques, il n’y a pas mille choses à en dire.
La Velociraptor se situe en effet dans la moyenne de tout ce qu’on trouve ailleurs. Ce qui est du meilleur goût, car à quoi bon chercher à faire compliqué quand on est bridés à 4 kW et à 45 km/h ?
Néanmoins, il faut noter que si les performances de la Velociraptor se trouvent dans la moyenne, il y a un effort pour les maximiser.
En effet, je viens de l’évoquer, le permis AM ne permet pas de dépasser 4 kW et pas non plus 45 km/h. Qu’à cela ne tienne, la Velociraptor propose le maximum qu’elle est en droit de proposer légalement.
Sa philosophie est celle du motard qui, quand il est sur une nationale limitée à 80 km/h, roule à 85 km/h. Car c’est la vitesse maximale autorisée, en comptant la marge d’erreur. Pour cause, ce motard (dont je fais partie) se dit qu’il est contre-productif de rouler à 70 quand on peut monter à 85.
Quoi qu’il en soit, revenons à la Velociraptor, et examinons chacune de ses caractéristiques.
Nous avons vu la puissance et la vitesse.
Manque de chance, on n’a aucune information sur le couple moteur. C’est de mauvais goût car ça donne une idée assez précise de la capacité de la Go Charged Velociraptor à accélérer.
Car il y a un monde entre monter à 45 km/h en 20 secondes, et y monter en 7 secondes. Mais on n’en saura rien.
Ensuite, la batterie :
C’est moyen, tout simplement moyen. Il y a des batteries plus grosses chez les concurrence (la Ösa Lite par exemple), et des batteries moins grosses (la City Slicker par exemple).
Même constant pour l’autonomie.
Elle se situe entre la e-roadster (70 km) et la Ösa Lite (90 km). Seule ombre, son temps de recharge fait partie des plus conséquent de toute la concurrence.
Mais voilà, si on doit résumer, la Velociraptor est une équivalente 50cc moyenne.
Et pour conforter encore plus cette conclusion, son poids est lui aussi exactement dans la moyenne : 90 kg, contre 70 kg pour la Ösa Lite et 100 kg pour la City Slicker.
Que penser de cette moyenneté ?
Pas grand-chose à vrai dire.
Ce n’est pas suffisant pour se faire un avis. Mais grossièrement, les performances de la Velociraptor la font rentrer dans la catégorie des Opel Astra. C’est-à-dire au milieu de tout, sans aucune volonté de clivage.
Un peu ennuyeuse donc.
Mais des performances moyennes ne rendent pas une moto moins pertinente. Ce qui la rend moins pertinente, c’est son entièreté.
Alors voyons ce que dit son entièreté.
La note de ses performances par rapport à la concurrence : 2,75/5.
Voilà déjà qui est un peu plus clivant.
La Velociraptor est dotée de courbes inspirées du néo-rétro.
Ce n’est pas du grand art, car déjà elle est toute petite. Ses carénages sont en plastique et la partie avant est assez monolithique.
Mais ce n’est pas moche pour autant. C’est une interprétation avec les moyens de bord du néo-rétro.
Je ne sais pas ce que ça donne dans la rue, mais même si ça n’inspire pas la très grande qualité, je pense que ça donne quand même le change.
Sans compter que pour les motos électriques, je trouve le néo-rétro très pertinent. Car les motos électriques sont néo-rétros par elles-mêmes : elles essaient de mettre une propulsion innovante sur un engin centenaire. Difficile de faire plus néo-rétro.
Autrement dit, si la réalisation n’est pas transcendante, ça reste très pertinent.
La note de son design néo-rétro, ce qu’elle a réussi de mieux : 3/5.
Le site de Go Charged est très avare en informations.
On ne saura donc pas exactement ce qu’ils ont voulu faire avec leur Velociraptor. Mais si je la regarde en détail, je vois très bien leur intention : ils ont voulu produire une moto citadine, et exclusivement citadine.
Je vois 3 preuves à ça :
Ainsi, je peux le dire avec assez peu de doute : la Velociraptor fonctionne très bien en ville, puisqu’elle est faite pour ça.
La note de la pertinence avec laquelle elle répond à un usage urbain : 3/5.
La Velociraptor se vend à 4 999 $ (soit 4 208 € au cours du 06/11/2020).
Il est exactement comme les performances de la Velociraptor : dans la moyenne de ce qui se fait chez les équivalentes 50.
Notons néanmoins qu’en thermique, on peut avoir bien plus qu’une 50 pour ce prix. Mais c’est le prix à payer pour l’instant, pour s’offrir une moto électrique, aussi modeste soit-elle.
La note de son prix en comparaison avec ce qui se fait ailleurs sur son segment : 2,09/5.
Ils ne disent rien. Pas même un indice à propos de l’empreinte environnementale de leur moto électrique.
Je ne vais donc pas m’embêter à spéculer inutilement.
Copie blanche, je mets la note minimale, uniquement parce que c’est une moto électrique.
La note de son empreinte environnementale, pour sanctionner l’opacité : 1/5.
Sa moyenne générale de dernière de la classe : 2,37/5.
Outre ce dernier point qui illustre l’amateurisme de Go Charged, la Velociraptor est une moto électrique moyenne.
Elle ne se démarque nulle part. Rien n’est absolument génial, rien n’est absolument décevant.
Si bien qu’à la fin, on ne sait pas trop quoi en penser.
Mon adresse e-mail est publique, et vous pouvez m’écrire à tout moment. La voici : julien@construire-sa-moto-electrique.org. Vous pouvez également me contacter sur LinkedIn.