Energica Ego et Ego+ : les modèles sportifs du constructeur italien

La gamme Energica Ego est la gamme de motos électriques sportives produite par la marque italienne. Résultat : c’est du bon.

Julien Vaïssette

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EGO+ Energica moto electrique puissante

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Si je me suis intéressé à la Energica Ego, c’est au départ pour répondre à un problème que l’on rencontre, nous, acheteurs.

Quand on réfléchit à acheter une moto thermique, on ne s’embête pas beaucoup : on choisit parmi les modèles de la poignée de constructeurs bien installés, car on leur fait confiance. Ce n’est pas encore la même situation pour les motos électriques, elles sont encore trop immatures.

Si bien qu’à la fin, on ne sait pas laquelle choisir.

Pour corriger cette difficulté, j’avais donc décidé de lister toutes les motos électriques puissantes (de plus de 11 kW), de les analyser et de les noter dans un article dédié.

La Ego et la Ego+ de Energica font donc partie des motos que j’ai étudiées.

Verdict de suite.

La gamme Energica Ego affiche des performances de sportive, et ça ne surprend personne

  • Puissance moteur : 107 kW (permis A)
  • Couple moteur : 200 Nm (215 Nm pour la EGO+)
  • Vitesse maximale : 240 km/h
  • Temps de passage de 0 à 100 km/h : 3 secondes
  • Capacité batterie : 13,4 kWh (21,5 kW pour la EGO+)
  • Temps de recharge : 63,5 km par heure de charge sur borne classique et 400 km par heure de charge sur borne rapide
  • Autonomie : 200 km en ville, 160 km en combiné, 130 km en extra-urbain (400 km, 230 km, 180 km pour la EGO+)
  • Poids : 248 kg
  • Empattement : 1465 mm
  • Angle de chasse : 23-23,5° (cet angle a été mesuré sur les images disponibles, car cette information n’est pas communiquée)

La EGO et la EGO+ illustrent la vision qu’Energica se fait de ce qu’une pure sportive électrique doit proposer.

La réponse du constructeur est simple.

D’abord, ils l’ont équipée d’un couple moteur de 200 et 215 Nm monumental (même si la couple dans la roue n’est pas si grand, comme je l’ai découvert dans l’analyse de la Eva Ribelle).

Ensuite, ils ont garanti une reprise constante sur tout le régime de vitesses grâce à un couple moteur constant (je l’ai aussi vu dans l’article sur la Ribelle).

Puis ils lui ont permis d’afficher un temps de passage de 0 à 100 km/h de 3 secondes (peu de motos font mieux, quelle que soit leur propulsion).

Et sa vitesse de pointe s’élève à 240 km/h, ce qui montre assez bien leur volonté de performance sur circuit.

Autrement dit, la motorisation est du cousu main.

Mais il y a aussi la batterie et l’autonomie.

Sur ce point, c’est un peu moins éclatant : la Energica Ego n’offre qu’une autonomie de 200 km en ville et 130 km en extra-urbain. C’est peu, trop peu pour être satisfaisant

Pour autant, c’est à peu près ce que proposent la plupart des autres motos électriques. À la différence que la Ego coûte moins de 20 000 € avec cette autonomie modeste.

Et si, comme moi, vous ne trouvez pas ça suffisant, il y a la Ego+, beaucoup plus généreuse : elle garantit une autonomie de 400 km en ville et 180 en extra-urbain.

C’est déjà bien mieux. Et bien au-delà de la concurrence existante.

Ce qui m’amène au seul point noir de la Ego/Ego+ : sa géométrie est exactement la même que celle de la Ribelle.

Sauf que la Ribelle n’est pas une sportive pure.

C’est une streetfighter, axée sur une polyvalence un peu plus grande.

La Ego et la Ego+ sont des sportives assumées, elles ne devraient donc pas avoir une géométrie autant orientée vers la polyvalence. Elles devraient avoir un empattement beaucoup plus court, par soucis de cohérence.

Et comme ce n’est pas le cas, ça me fait réfléchir à la pertinence de ce modèle qui, hormis son design de sportive, ressemble beaucoup à la Ribelle.

La note des performances de la gamme EGO par rapport à la concurrence : 4,52/5.

La Energica Ego affiche un design de sportive, et c’est cohérent

En parlant du design, la Ego et la Ego+ ont une esthétique purement sportive.

Il n’y a dans leurs courbes aucune volonté de ressembler à un roadster ou d’emprunter des lignes à des motos plus citadines.

Elles, c’est le sport, point. Et je trouve ça très bien, chacun sa spécialité.

Je lui préfère néanmoins la LS-218, que je trouve plus mordante.

Sa note sur son design : 3/5.

La gamme Energica Ego pour un usage mixte

La Ego et la Ego+ répondent plutôt bien à un usage mixte, grâce à leurs performances optimales et leur géométrie polyvalente.

Je le regrette un peu, car je considère qu’une sportive devrait être optimisée pour la piste. Mais c’est le jeu du marché, le but est de vendre, quitte à brouiller le message.

Ainsi, la gamme Ego pourra, au même titre que les autres motos de chez Energica :

  • rouler confortablement en ville grâce à son angle de chasse faible, ce qui permet une maniabilité accrue,
  • et être performante sur circuit, grâce à son moteur surpuissant et son couple constant

Concernant les virées en week-end, on préfèrera néanmoins la Ego+ qui affiche une autonomie beaucoup plus rassurante.

Mais à la fin, si j’oublie mon désamour de la recherche de polyvalence, la Ego+ (plus que la Ego) répond assez bien à l’usage mixte commun à beaucoup de motards.

La note des Ego et Ego+ quant à la pertinence avec laquelle elles traitent l’usage souhaité : 3,5/5.

Un prix contenu, sans éclat

Je suis toujours assez étonné par les prix que propose Energica.

Pour la Ego, vous devrez débourser 19 664 € et 24 419 € pour la Ego+. C’est objectivement raisonnable par rapport à ce que propose les autres constructeurs aussi installés qu’Energica (Zero et Harley).

Bien joué les italiens !

Sa note financière en comparaison avec les motos électriques du même segment : 2,25/5.

Son empreinte environnementale est… banale

  • Technologie du moteur : Brushless
  • Technologie de la batterie : Lithium polymère
  • Autre : Fabriquée en Italie

En termes d’empreinte environnementale, les motos Energica ne sont pas les plus mal loties.

Pas du tout grâce aux technologies qu’elles utilisent, mais grâce à leur conception optimale qui leur permet d’offrir une consommation imbattable.

C’est très bien, mais insuffisant pour répondre durablement à l’enjeu environnemental auquel les motos électriques doivent faire face. Car justement, les technologies qui équipent la gamme Ego ne diffèrent pas du tout de ce qui se fait chez les autres constructeurs électriques.

En effet, le moteur est un moteur brushless, gourmand en terres rares, et la batterie est une batterie au lithium, gourmande en minerais en tension comme le cobalt et le cuivre.

Nul besoin d’entrer dans les détails ici, mais il suffit de le savoir : la Ego/Ego+ n’est pas exemplaire sur l’aspect environnemental

Néanmoins, il faut noter un autre point positif : la Ego et la Ego+ sont fabriquées en Italie.

Difficile de savoir dans quelles proportions, mais ça reste un point positif. C’est toujours mieux que du 100% fait en Chine.

La note de la gamme EGO sur cet axe faible : 2/5.

Pour résumer : la Energica Ego est le maillon faible du constructeur italien

Une moyenne générale de 3,03 pour la gamme EGO, pas la meilleure note.


La Ego et la Ego+ représentent d’après moi le maillon faible de la gamme produite par Energica.

Pas qu’elles soient mauvaises, mais simplement que leur positionnement ne me semble pas très clair. Et en termes de motos, j’aime que l’usage adressé soit aligné avec toutes les caractéristiques techniques.

Dans le cas de la Ego/Ego+, ce n’est pas le cas. Je lui préfère largement la Ribelle, ou la EsseEsse.

Pour autant, si vous voulez une sportive en dessous de 20 000 € et que l’autonomie n’est pas un problème pour vous, vous pouvez choisir la Ego les yeux fermées.

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