La e-rock’n roll de Easy Watts : une citadine électrique au design audacieux et référencé

Avec la e-rock’n roll, Easy Watts a tenté un coup. Et ils donnent l’impression de ne pas y croire eux-mêmes.

Julien Vaïssette

Fanatique d'Excel, adepte de Camus & ingénieur en mécanique — Posez-moi toutes vos questions à l'adresse julien@construire-sa-moto-electrique.org, ou en cliquant sur ce lien.

e-rock n roll de easy-Watts

Tout au long de votre lecture, gardez en tête que mon adresse e-mail est publique, et que vous pouvez m’écrire à tout moment. La voici : julien@construire-sa-moto-electrique.org.

Vous recevrez une réponse de ma part aujourd’hui (ou demain au plus tard).

Si vous avez le permis AM et envie d’une moto qui pollue moins qu’une thermique, vous êtes au bon endroit. Car j’ai analysé et classé toutes les motos électriques accessibles avec ce permis, dont la e-rock’n roll dont on va parler ici. 

Si elle vous tente, lisez d’abord cette analyse avant de sauter le pas.

Les performances de la e-rock’n roll ne font vraiment pas rêver

  • Puissance moteur : 2 kW
  • Couple dans la roue : 50,3 Nm
  • Vitesse maximale : 45 km/h
  • Capacité batterie : 1,62 kWh
  • Temps de recharge : 480 minutes
  • Autonomie : 60 km
  • Poids : 83 kg
  • Empattement : Non communiqué
  • Angle de chasse : Non plus

C’est très étonnant.

Je rédige cette fiche technique après avoir analysé l’autre équivalente 50 proposée par easy-Watts, la e-roadster. Et les deux pages de ventes sont diamétralement opposées.

Celle de la e-roadster est soignée, très complète et optimisée pour se référencer sur Google.

Alors que celle de la e-rock’n roll est d’un dénuement incroyable. Ils listent simplement ses caractéristiques techniques, 3 photos, un prix, un bouton « acheter » et puis c’est tout. Et cette pauvreté a forcément un sens.

L’intérêt de cette page est de vendre la moto. Et s’ils mettent aussi peu d’efforts dans l’argumentaire de vente, c’est qu’ils n’y croient pas vraiment. Comme s’ils étaient embarrassés de cette moto, dont ils cherchent uniquement à vider les stocks pour l’oublier à tout jamais.

Et quand on regarde ses performances, on veut bien comprendre leur embarras.

Elle est vraiment très modeste.

Elle affiche en effet une des plus faibles puissances du segment des motos électriques 50 avec un moteur de 2 kW. Son autonomie est aussi une des plus faibles du marché (60 km) et son temps de chargement est un des plus haut de la concurrence (8 heures).

Autrement dit, si on ne regarde que ses caractéristiques techniques, les chances pour que la e-rock’n roll nous séduisent sont très faibles.

Mais étonnamment, derrière ces caractéristiques très faibles, je ne trouve pas que cette moto soit une erreur.

Car elle a d’autres arguments.

La note de ses performances comparativement à la concurrence : 2,33/5, dernière de la classe.

Un design hors du commun

L’un de ses arguments réside dans son design.

Je ne suis pas vraiment client, mais je reconnais la touche de folie. Et je salue l’hommage évident adressé à la Majestic, cette moto française à l’allure improbable qui est aujourd’hui devenue légendaire. 

Généralement, je trouve que les silhouettes improbables ont une utilité très discutable.

Car j’ai l’impression qu’elles n’ont été pensées que pour attirer les regards amusés et jouer de la pédanterie des gens qu’elles croisent. Souvent, j’ai l’impression que c’est la matérialisation de la célèbre maxime « un bad buzz reste un buzz ».

Mais pour une moto équivalente 50, je ne trouve pas ça bête.

Car objectivement, les 50 sont structurellement assez ennuyeuses. Elles ne roulent pas vite, accélère mollement et sont souvent trop fluettes pour être belles. Elles doivent alors déployer des trésors d’inventivité pour soulever ces objections et convaincre les motards de s’asseoir sur leurs selles.

La e-rock’n roll a choisi la fantaisie.

Et son nom, lui aussi improbable, ne fait que confirmer cette stratégie. C’est malin, car ça lui permet de s’adresser à une frange de la population qui aime les objets décalés et bizarres. Et ceux-là sont souvent urbains et ont souvent une conscience écologique.

Je n’en suis pas, mais je salue le courage derrière une telle stratégie.

La note de son design excentrique : 2,5/5.

Un usage citadin pour des urbains fantasques 

En décrivant la population à laquelle la e-rock’n roll s’adresse, j’ai identifié son usage : uniquement citadin.

Et ça tombe bien, car les motos électriques équivalentes 50, avec leur faible puissance et leur faible autonomie ne peuvent pas prétendre à autre chose.

C’est donc un alignement parfait. Ce qui fait un nouveau bon point pour cette étrange moto électrique.

La note de la pertinence avec laquelle elle s’adresse à un usage citadin fantasque : 3,5/5.

Le prix de la e-rock’n roll est très convaincant

2 599 €, c’est le prix que vous devrez investir si cette moto vous a séduit.

C’est assez impressionnant pour une moto électrique, aussi modeste soit-elle. Ils ont réussi à comprimer tous leurs coûts pour aboutir à un prix final comparable à celui d’un vélo électrique.

Dès lors, à prix égal, le choix entre le vélo électrique et la moto électrique me semble vite fait.

Excellent point donc pour la e-rock’n roll.

La note de son prix en comparaison avec ce qui se fait ailleurs : 3,38/5.

Son empreinte environnementale est décevante

  • Technologie du moteur : brushless dans la roue
  • Technologie de la batterie : Lithium-ion

À ce moment de l’analyse, je trouve la e-rock’n roll pas aussi honteuse que ce que Easy Watts laisse paraître.

En effet, elle est clivante par son design et ses performances, mais son message est parfaitement clair.

Jusqu’ici.

Car si on prolonge le trait qu’elle trace, on comprend que l’impact environnemental de la e-rock’n roll doit être exemplaire. En effet, elle a sacrifié ses performances pour un design qui la destine aux urbains qui aiment l’originalité et qui veulent réduire leur empreinte sur le cosmos.

La logique voudrait donc que leur moto électrique parfaite soit indiscutablement propre.

Manque de chance, ce n’est pas le choix qui a été fait chez Easy Watts. La e-rock’n roll n’a pas du tout cette ambition, être l’une des motos électriques les moins chères du marché semble lui suffire. Car son impact environnemental est le pire de son segment.

  • D’abord, son moteur brushless est synonyme de terres rares et donc d’excavations dévastatrices pour l’environnement.
  • Ensuite, sa batterie lithium-ion est synonyme d’usage impertinent de cobalt et de nickel, dont les stocks s’épuisent de jour en jour.
  • Enfin, sa batterie n’est pas amovible, donc aucune favorisation du recyclage et moins de barrière au gaspillage.

On finit donc sur un très mauvais point pour la e-rock’n roll, que je regrette amèrement. Car je ne la trouvais pas si ridicule que ça. Dommage. 

La note de son empreinte environnementale : 2/5.

En résumé, la e-rock’n roll a failli y arriver

Sa moyenne générale : un assez décevant 2,74/5.


Si la partie précédente me laisse un goût amer, je dois néanmoins ajouter que la e-rock’n roll reste plus désirable pour l’environnement qu’une moto thermique équivalente.

Ma conclusion est donc simple : si votre budget est serré et que vous vous reconnaissez dans cette moto, n’hésitez pas.

Avatar de Julien Vaïssette

Si vous ne trouvez pas les réponses à vos questions…

Mon adresse e-mail est publique, et vous pouvez m’écrire à tout moment. La voici : julien@construire-sa-moto-electrique.org. Vous pouvez également me contacter via ce formulaire.

Donnez votre avis en un clic