Julien Vaïssette
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La Damon Hypersport HS est une des meilleures motos électriques sportives.
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Damon Motorcycles a fait beaucoup de bruit en sortant sa gamme de motos électriques, et notamment sa Hypersport HS.
Mais quand je les ai vu arriver, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que c’était un énième constructeur de motos électriques qui s’ajoutait à une liste déjà très longue.
Ça m’a fait réaliser que si je devais choisir une moto électrique, j’aurais beaucoup de difficultés face à cet éventail impressionnant de choix possibles. J’ai alors décidé de lister tous les modèles de motos électriques de plus de 11 kW (permis A2 et permis A) pour en faire un classement que vous pouvez retrouver ici.
Parmi elles, on compte évidemment la Hypersport HS. Je suis parti de sa page de vente, puis je l’ai décortiquée, analysée et notée.
Voyons ce qu’elle a à nous dire.
Je préfère vous prévenir immédiatement : si vous avez lu la fiche sur la Hypersport Premier, vous allez trouver beaucoup de similitudes avec celle-ci. Pour la simple et bonne raison que la Hypersport HS est quasiment trait pour trait la même que sa grande sœur.
Ainsi, la Hypersport HS est une sportive.
Le meilleur moyen de s’en convaincre est de lister ses performances : son moteur développe 160 kW en pic, elle franchit le 0 à 100 km/h en 3 secondes et elle atteint 321 km/h.
Plus intéressant encore, son poids est plus faible que ce qui se fait chez les autres sportives électriques.
Cet avantage permet alors de meilleures performances sur circuit et à haute vitesse, grâce à une maniabilité accrue.
C’est le même constat au niveau de son empattement plus court que celui de la concurrence. Il est beaucoup plus proche de ce qui se fait chez les sportives thermiques.
Mais comme pour la Hypersport Premier, l’angle de chasse de la Hypersport HS est relativement grand pour une sportive.
Note : d’ailleurs, Damon Motorcycles ne donne pas l’angle de chasse de leurs motos sur leur site. J’ai donc dû les mesurer sur les images disponibles, je ne garantis donc pas la précision.
Mes mesures me font penser qu’il se trouve entre 27 et 28°. Ce qui est quand même bien en dehors de ce qui se fait habituellement chez les sportives (entre 21 et 24°).
C’est étonnant pour une moto qui se veut sportive, mais ça s’explique certainement par une volonté de rendre la moto plus stable dans les longues lignes droites de nos nationales.
À propos des nationales, l’autonomie qu’elle propose est de 320 km en profil de conduite combiné. C’est généreux pour une moto électrique, et ça permet de sortir des villes sans crainte d’une panne sèche.
La note de ses performances en comparaison avec celles des autres sportives électriques : 3,03/5.
La Hypersport HS est sportive, et son design ne laisse aucune ambiguïté. Il reprend tous les codes des motos sportives.
Très cohérent donc.
Sa note : 3/5.
L’usage de la Hypersport HS est le même que celui de la Premier.
C’est un usage de sportive, avec des performances pensées pour le circuit, mais agrémenté d’une réflexion sur la polyvalence. Elle assure alors une maniabilité agréable en ville (grâce au faible empattement) et une stabilité assurée en dehors des villes (grâce à son angle de chasse conséquent).
Mais ce n’est pas tout.
Deux technologies complémentaires viennent s’ajouter à la Hypersport HS, pour lui permettre une polyvalence encore plus évidente.
En effet, elle est dotée de la fonctionnalité « SHIFT », qui consiste à changer la position de conduite en cours de voyage. C’est-à-dire qu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour s’incliner ou se redresser à notre convenance et adapter notre position à notre profil de conduite.
En ville, on peut donc se départir de l’effet désagréable des sportives sur lesquelles on est beaucoup trop affalé pour être confortable. Et inversement, on peut adopter une position plus aérodynamique sur nationale ou voie rapide.
La deuxième technologie est une aide à la conduite dont le but est d’informer le motard des risques qui l’entourent, à 360°.
C’est certes un peu gadget. Mais ça permet d’être plus rassuré dans les villes, quand on navigue au milieu des dangers potentiels.
La note de la pertinence avec laquelle elle traite son usage : 4/5.
La Hypersport HS se vend à 21 489 € après une réservation qui s’élève à 86 € (24 995 $ – réservation 100$).
Si elle est un copié-collé de sa grande sœur, la Damon Hypersport HS est rendue beaucoup plus accessible grâce à des composants moins haut de gamme.
C’est malin, car nous n’avons pas tous besoin d’une fourche Öhlins. Et c’est doublement malin, car ça la place comme la moto électrique sportive la moins chère du marché.
La note de son prix comparé à celui des équivalentes électriques : 5/5.
Nous l’avons vu, la Hypersport HS est remarquable à de nombreux égards.
Mais il faut bien qu’elle ait un défaut. Et ce défaut se trouve être son impact environnemental, qui est encore loin de l’exemplarité qu’on aimerait voir chez les motos électriques.
Pour s’en convaincre, il suffit de savoir qu’elle est équipée d’un moteur brushless (garni d’aimants permanents aux terres rares qui présentent une faiblesse à la fois écologique, sociale et économique) et d’une batterie lithium-ion (très probablement composée de cobalt et de cuivre, minerais en tension et théâtres de guerres économiques peu reluisantes).
En somme, la Hypersport HS peut mieux faire sur cet aspect. Et je leur souhaite, de tout cœur. Ça serait dommage de rater le train.
Sa note sur cet aspect décevant : 2/5.
La Hypersport HS récole une très belle moyenne générale de 3,43/5.
Sa grande sœur m’a paru très sérieuse.
Celle-ci me paraît très prometteuse.
C’est-à-dire qu’elle est aussi sérieuse que sa prédécesseure, mais elle est moins chère. Et ça, c’est un très joli tour de force. Je crois donc beaucoup en l’avenir de la Hypersport HS.
Reste à régler deux interrogations :
Nous savons que la première ne sera pas résolue avant un certain temps, et quoi qu’il arrive, une moto électrique est toujours plus intéressante écologiquement qu’une thermique.
Mais quid du SAV ?
Car on s’accordera que quand on investit autant, on espère un certain niveau d’expérience client. Et sur ce point, il est aujourd’hui difficile de se faire un avis.
Damon Motorcycles est encore très jeune, et on ne peut pas espérer déployer un niveau de service impeccable dès la naissance d’une marque.
Acheter sa moto chez Damon Motorcycles est donc un saut dans le vide. Mais c’est le prix à payer pour être un pionnier des motos électriques.
Mon adresse e-mail est publique, et vous pouvez m’écrire à tout moment. La voici : julien@construire-sa-moto-electrique.org. Vous pouvez également me contacter sur LinkedIn.