Pourquoi François Gervais, le climatosceptique français, est si convaincant (et pourquoi il a tort)

J’ai lu L’Urgence Climatique Est Un Leurre de François Gervais, le climatosceptique français au grand succès. Voilà ce qu’il faut retenir.

Julien Vaïssette

Fanatique d'Excel, adepte de Camus & ingénieur en mécanique — Posez-moi toutes vos questions à l'adresse julien@construire-sa-moto-electrique.org, ou en cliquant sur ce lien.

illustration climatosceptique jean charles barbe

Tout au long de votre lecture, gardez en tête que mon adresse e-mail est publique, et que vous pouvez m’écrire à tout moment. La voici : julien@construire-sa-moto-electrique.org.

Vous recevrez une réponse de ma part aujourd’hui (ou demain au plus tard).

J’ai lu le livre L’Urgence Climatique Est Un Leurre de François Gervais, le climatosceptique français au grand succès.

Pour autant, je ne suis pas un expert du climat.

Je suis un simple mécano passionné de motos qui supporte assez mal l’industrie du pétrole.

Mais pour éviter de déblatérer intempestivement des bêtises plus grosses que moi, je me renseigne sur tous les sujets qui touchent à la moto électrique. Et ma méthode est simple : je lis les livres des gens qui ne sont pas d’accord.

Parmi ces livres, il y a donc celui de François Gervais, L’Urgence Climatique Est Un Leurre. Je l’ai lu, et contre toute attente, j’ai été convaincu.

Mais lorsque j’ai tourné la dernière page, quelque chose me gênait : j’avais oublié tous les arguments scientifiques.

J’ai alors relu les nombreuses notes que j’avais prises. Voici ce que j’en retire.

illustration climatosceptique jean charles barbe

La révolte (justifiée) de François Gervais

Le monde est régi par la paresse.

Du plus petit atome à la plus grosse supernova, nous sommes tous gouvernés par le désir d’en faire le moins possible.

Le problème, c’est que la réalité est plus complexe que ce que notre fainéantise nous laisse croire. Mais nous refusons de le voir, car nous n’avons pas envie de nous fatiguer. Ce qui nous amène par facilité à préférer les vérités générales et simplistes.

La solution, Albert Camus nous la donne : il faut se révolter.

La révolte, c’est entrer en tension.

C’est loin d’être confortable, car on se fait peu d’amis en refusant la servitude et la tyrannie. Mais c’est le seul moyen d’exister vraiment, et de remplir pleinement notre condition d’êtres humains.

François Gervais l’a bien compris.

Et à sa manière, il scande plusieurs « non », avec retentissement.

Le premier « non », c’est le refus de la glorification du climatologue.

Les failles des climatologues

Car François Gervais le sait : les scientifiques sont humains.

Il en est conscient car il est lui-même scientifique. Il a en effet exercé en tant que professeur de Physique et de Sciences des Matériaux à l’Université de Tours.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le milieu académique, sachez qu’être professeur en université n’est pas une mince affaire.

Pour le devenir, il faut avoir décroché un doctorat, puis avoir obtenu l’habilitation à diriger des recherches, qui est le titre universitaire le plus élevé en France. Ensuite, il faut justifier de travaux de recherches tout au long de sa carrière, pour rester à la pointe.

Autant dire qu’il connaît plutôt bien le milieu scientifique, dont il déplore l’évolution depuis 10 ans.

Selon ses mots, nous sommes passés « d’une recherche primitivement axée sur l’émergence des idées au niveau international et sur leur saine confrontation » à une recherche « plus largement dictée par les politiques gouvernementales et leurs urgences déclarées ».

Pas besoin de s’accorder avec ses idées pour regretter ce changement.

Dès lors, l’effervescence de travaux sur le changement climatique est à relativiser.

Pire, il suffirait selon lui de mentionner de près ou de loin la lutte contre le changement climatique pour augmenter les chances de financement d’une étude, même si elle ne traite pas du tout ce sujet.

Pour enfoncer le clou, il cite Bryn Williams-Jones de l’Université de Montréal :

Sans fonds, un chercheur ne peut ni faire tourner son labo, ni publier, ni être promu. Et comme les athlètes qui se dopent, certains pensent qu’ils ne peuvent pas réussir sans tricher.

Bryn Williams-Jones

Ces tricheries s’échelonnent sur trois degrés.

1. Le biais des financements

Lorsqu’on est financé pour chercher un changement climatique, on est forcément tenté de trouver une réponse alignée avec ce qu’espéraient nos financeurs.

C’est humain, et c’est inévitable.

2. Le biais de confirmation

Les scientifiques seront plus enclins à se référer à des travaux qui confirment les leurs, voire même à s’auto-citer.

C’est le cas des rédacteurs des rapports du GIEC. Mais à nouveau, c’est parfaitement humain.

3. Les arrangements avec les mesures

C’est difficile à croire, mais des chercheurs procèdent quelques fois à quelques petites modifications des mesures (les mêmes que celles que nous faisions en TP de chimie au lycée).

Il n’est alors pas rare de voir des scientifiques s’accuser de telles manipulations.


Ces manipulations et petits arrangements sont parfaitement prévisibles. Et malgré toute la bonne foi et la rigueur des climatologues, ils seront tous tentés de succomber à au moins un de ces trois biais.

Est-ce suffisant pour leur jeter l’opprobre ?

Non, certainement pas.

En revanche, il est hautement nécessaire d’avoir conscience de ces phénomènes, pour ne pas accorder une confiance religieuse à leurs travaux. Il faut garder les idées claires, et examiner froidement les publications de chacun.

Mais ce qui vaut pour eux, vaut pour tout le monde.

Nous sommes tous sensibles à ces trucages. Nous devons donc tous être vigilants pour tricher le moins possible.

Ça tient évidemment aussi pour François Gervais.

Ainsi, le premier refus de François Gervais nous éclaire largement en démystifiant les travaux des climatologues.

Son deuxième refus s’attaque aux billets verts.

Les intérêts économiques derrière le changement climatique

La grande majorité des Etats qui peuplent notre planète ont décrété l’urgence climatique.

Aux grands maux les grands remèdes, la communauté internationale a décidé d’agir en mettant quelques billets sur la table.

Beaucoup trop de billets selon François Gervais.

En effet, il cite les chiffres hallucinants dévoilés par la banque mondiale qui prévoit un besoin d’investissements de 89 000 milliards de dollars entre 2015 et 2030. C’est immense : ça représente entre 15 et 16 milliards d’euros par jour.

La question que se pose François Gervais est alors la suivante :

Les Etats doivent-ils jouer des sommes aussi colossales, surtout lorsqu’ils ne les ont pas en caisse ?

C’est vrai que ça laisse songeur.

Et quand on sait que le PIB mondial est de 85 000 milliards de dollars (donc inférieur à ce qu’on compte dépenser en 15 ans), on déglutit difficilement.

Alors quoi ? Que doit-on faire de ces chiffres ?

J’ai tendance à penser que c’est totalement en dehors de la réalité. Ces chiffres sont émis par des gens qui vivent dans un monde différent du nôtre, et rien ne nous garantit que les investissements futurs s’aligneront avec leurs prévisions.

En revanche, nous disposons de chiffres moins hypothétiques : ceux de notre passé.

Ces chiffres, ce sont les investissements de l’Etat français dans les énergies renouvelables telles que le solaire et l’éolien. François Gervais ne s’est donc pas privé de nous les donner : la France a dépensé 5,3 milliards d’euros dans les énergies renouvelables en 2016.

Ah.

Dit comme ça, rien d’impressionnant.

Mais si on creuse un peu plus loin, on réalise que ces investissements sont essentiellement dépensés sous formes de subventions allouées aux producteurs d’électricité.

Si bien qu’en 2017, 68% des investissements étaient sous formes de subventions.

Ça, c’est un peu plus embêtant.

Car ça veut dire que l’Etat favorise des industriels dont l’objectif est essentiellement de gagner de l’argent en leur accordant des revenus faciles et automatiques.

Autrement dit, produire de l’électricité décarbonée devient une opportunité économique, qui rend inutiles les travaux de recherche d’identification des meilleures stratégies à adopter pour lutter contre le changement climatique.

Non content de nous dévoiler ce phénomène, François Gervais cite Myret Zaki, une journaliste économique qui fustige l’interventionnisme étonnant de l’Etat dans ce secteur :

C’est de l’économie planifiée. Sauf qu’ici, l’État ne planifie pas pour le plus grand nombre, comme le faisait l’URSS ; il planifie pour le plus petit nombre. C’est le pire des deux mondes : du socialisme inversé, du capitalisme assisté par l’État, de la spéculation subventionnée, de l’individualisme entretenu, de l’irresponsabilité financée à crédit.

Myret Zaki

L’urgence climatique devient dès lors un nouveau marché dont les puissants rêvent de se saisir pour gagner encore plus d’argent.

Le calcul des industriels est limpide : ils ont une double source de revenus (subventions et consommateurs), un espoir de monopole (car la part des industries polluantes va chuter), et la reconnaissance du grand public dont la vie a été sauvée par ces généreux industriels.

Ces mécanismes sous-marins sont répugnants, et François Gervais fait bien de les mettre en lumière. Il est absolument nécessaire de lutter contre ces jeux de pouvoirs.

Albert Camus avait vu juste, il faut persister à refuser ces aberrations.

Enfin, le dernier refus de François Gervais est adressé à ceux qui empilent les bêtises.

Le ridicule des politiques

Avec l’arrivée de la COP21 en 2015, le monde a été le théâtre d’une montée en puissance de la question écologique.

Le problème, c’est que les porte-paroles de ce mouvement n’étaient peut-être pas les plus compétents.

François Gervais nous sert deux déclarations de la part de François Hollande et de Ségolène Royal en 2015 :

Le réchauffement climatique conduit à la mort finalement, puisque des dizaines de milliers de personnes sont mortes dans des tsunamis.

Ségolène Royal, Février 2015 (cliquez ici pour voir la vidéo)

Le réchauffement climatique, si on veut savoir ce qu’il peut être, venez ici, vous le voyez, c’est-à-dire des typhons, des tsunamis, des tremblements de terre, des catastrophes.

François Hollande, Février 2015 (cliquez ici pour voir la vidéo)

Ainsi, des représentants du gouvernement français – censés être accompagnés de spécialistes compétents – affirment que les séismes et les tsunamis sont la conséquence du réchauffement climatique.

Autrement dit, l’activité humaine déclencherait des forces monumentales qui seraient capables de déplacer des roches enfouies à des profondeurs de plusieurs dizaines de kilomètres sous nos pieds.

C’est évidemment une vaste blague, et ça montre à quel point nous jouons à celui qui dira la plus grosse bêtise.

Tout aussi délicieux, François Gervais note que lors de la COP21, « 195 dirigeants accompagnés de 40 000 délégués, étaient réunis à Paris fin novembre 2015 pour prononcer un discours limité en principe à 3 minutes ».

La suite, nous la connaissons.

Les citoyens pleurent de joie, car leur vie vient d’être sauvée.

Le monde arrête progressivement toutes ses activités délétères, et l’air redevient respirable. Enfin, dans des dizaines d’années, nos petits-enfants se souviendront avec émotion de cette date.

Ça, c’est la version officielle.

La vraie version, c’est que la COP21 n’était que de la communication. Un immense plan marketing pour alléger la conscience des parties prenantes et donner l’impression que la situation était sous contrôle.

François Gervais n’aime pas les clowns menteurs.

Moi non plus.

Alors ce troisième refus a résonné en moi, autant que les deux autres.

À ce stade de l’article, nous pouvons d’ores et déjà dresser un bilan :

  • François Gervais nous a montré que les climatologues étaient faillibles, à l’instar de tout un chacun.
  • Il nous a ensuite révélé les intérêts économiques de l’urgence climatique, qui sont assez sordides.
  • Enfin, il vient de dévoiler l’incompétence de ceux qui parlent fort et pourtant ne savent rien.

C’est une excellente analyse de la situation actuelle, grâce à un beau travail de documentation.

Pourtant, son livre L’Urgence Climatique Est Un Leurre a subi une levée de boucliers généralisée dans les rédactions de journaux.

Quelle peut bien être la raison de cette réponse offensive ?

Les approximations scientifiques du livre de François Gervais

Le livre de François Gervais est provocateur.

Il suffit de lire son titre pour s’en convaincre. Outre le haut-le-cœur qu’il m’a provoqué (je digère assez mal les titres racoleurs), je ne peux que reconnaître qu’il concentre en son sein toute la thèse de François Gervais.

Sa thèse, c’est de se porter en faux contre cette urgence climatique décrétée par des gens qui n’y connaissent rien, sur la base de travaux imparfaits et dont les intérêts économiques sont titanesques.

Et nous venons de le voir, ses arguments sont solides.

Mais non content de contester l’urgence climatique politique et économique, François Gervais conteste la pertinence scientifique du changement climatique.

Car son grand combat, c’est le CO2 et les modèles prédictifs.

Il scande avec force l’innocence du CO2 dans la température mondiale, et il s’attache à démontrer que prédictions du GIEC ne sont pas crédibles.

Je ne me risquerai pas à répondre à ses thèses. Car souvenez-vous de l’introduction de cet article : le climat n’est pas ma spécialité.

En revanche, j’ai pris quelques notes sur son apport scientifique.

Les faiblesses des modèles du GIEC (que François Gervais critique)

François Gervais aime à rappeler que les modèles climatiques sur lesquels le GIEC s’appuient sont perfectibles.

Et il a raison.

Car le but de ces modèles est de prévoir les températures que nous connaîtrons dans les 70 prochaines années.

Le problème, c’est que l’évolution du climat est hautement imprévisible, et la seule chose qu’on peut faire, c’est des modèles simplifiés.

Dès lors, les climatologues s’arrachent les cheveux pour récolter une somme astronomique de données de température, d’humidité, de la vitesse des vents, de la composition de l’air et tant d’autres paramètres.

Ils appliquent ensuite des formules de thermodynamique et de dynamique des fluides (je leur laisse ce plaisir) pour essayer de prévoir le comportement de l’atmosphère, afin de calculer les températures futures.

De cette manière, ils essaient de baser leurs prévisions sur des mesures tangibles.

Mais leurs modèles sont des modèles simplifiés.

Les climatologues ne peuvent pas décemment prétendre qu’ils savent la température qu’il fera dans 70 ans. En revanche, ils font des scénarios et donnent les résultats qu’ils obtiennent, avec une incertitude assez élevée néanmoins.

La méthode sur laquelle se basent les rapports du GIEC consiste donc à prendre des mesures réelles, les mettre dans une boîte noire, et ainsi créer des scénarios de températures sur les prochaines dizaines d’années.

François Gervais note à juste titre que ces modèles sont approximatifs.

En effet, ils ne prennent la température que tous les 100 km, et on sait tous que la température peut largement varier sur cette distance.

Il note aussi que les modèles sont assez peu efficaces pour coller exactement aux températures passées (avec notamment une chute entre 1945 et 1975). Dès lors, il semble compliqué de prévoir avec précision les températures futures.

Enfin, François Gervais fustige les incertitudes de +/- 1°C dans les prévisions de températures pour chaque scénario.

Sur ces points, il a parfaitement raison.

La méthode appliquée par les climatologues pour établir leur modèle est une simplification de la réalité.

Inévitablement, ça amène à des incertitudes et des erreurs. Et ça agace François Gervais.

Alors il propose un autre modèle.

Le modèle mathématique de François Gervais

Son modèle se base sur l’évolution des températures entre 1880 et aujourd’hui.

Il a en effet remarqué que sur cette période, la température mondiale variait de manière périodique avec des augmentations et des baisses de températures assez régulières.

courbe évolution des températures de 1880 à 2016 François Gervais

On le voit effectivement très bien : la courbe des températures suit la courbe en pointillés (qui n’est rien d’autre qu’une courbe sinusoïdale ascendante avec une période de 60 ans) qui présente une augmentation de température de 0,6°C par siècle.

Son modèle s’arrête ici.

Certes, il ajoute nombre d’explications qui viennent solidifier son hypothèse, avec notamment les cycles du soleil ou l’oscillation Atlantique multidécennale.

Mais il n’intègre en aucun cas leurs implications physiques.

Dès lors, que vaut son modèle ?

Nous pouvons déjà noter que sa courbe sinusoïdale ascendante colle très bien aux mesures de températures. Sur ça, il n’y a rien à dire.

Mais du reste, nous ne pouvons que constater que ce modèle est un peu léger pour prévoir le futur.

Si le « cycle » (car ce n’est pas vraiment un cycle si c’est ascendant) se reproduit deux fois de suite, ça ne nous garantit en aucun cas que ça se reproduira une troisième fois.

Encore moins une quatrième fois.

Et encore moins une cinquième fois.

Bref, ça ne prévoit pas le futur.

Instinctivement, on le comprend très bien : ce n’est pas parce que j’ai lancé le ballon deux fois de suite dans le panier de basket que le troisième lancer sera gagnant. Michael Jordan savait que l’expression « jamais deux sans trois » avait la même valeur que « une de perdue, dix de retrouvées ».

C’est dommage, car les modèles mathématiques peuvent être pertinents quand on veut prévoir le comportement d’un phénomène très complexe.

Les traders utilisent d’ailleurs beaucoup ce genre de modèles pour avoir une idée de l’évolution des actions dans le futur proche.

Mais dans le cas du climat, nous avons des données.

Alors même si les modèles prédictifs sont perfectibles, ils restent suffisamment pertinents pour dépasser sans effort des modèles mathématiques totalement désindexés de la réalité (comme celui de François Gervais).

Une courbe mathématique superposée à des mesures sur seulement deux « cycles » ne peut pas être considérée comme un modèle prédictif.

Au mieux, c’est un coup de chance.

Pour le valider, il aurait fallu l’étendre sur plusieurs siècles, pour prouver la récurrence du « cycle ». Il ne le fera pas, il sait que ça discréditerait totalement son modèle. Car les températures sur les 2000 dernières années ne montrent en aucun cas une telle périodicité de 60 ans.

Il aurait dû se satisfaire de son analyse au vitriol de notre société apeurée par le changement climatique.

Mais il ne s’en est pas contenté.

Pire, il a continué de creuser sous ses pieds.

Oublis et modifications étonnantes : les dessous du modèle de François Gervais

Plus tôt, nous avons évoqué les arrangements avec la réalité auxquels certains chercheurs cédaient pour valider leurs modèles.

Dans son livre, François Gervais ne s’est pas privé de se moquer de leur faiblesse.

Le problème, c’est qu’il a fait pareil.

courbe évolution des températures HadCRUT4 François Gervais

La figure précédente a été obtenue par Le Réveilleur dans une vidéo qu’il a adressée à François Gervais.

Cette figure retranscrit simplement le jeu entier de données dont François Gervais s’est servi pour élaborer son modèle. Ces données sont fournies par le Hadley Center, qui leur a donné le joli nom de HadCRUT4.

Quand on regarde l’axe horizontal, on voit que les données s’étalent de 1850 à 2016.

Étonnamment, François Gervais a totalement supprimé les données de températures entre 1850 et 1880.

Mais quand on regarde de plus près, on comprend très bien pourquoi.

Entre 1850 et 1880, la température ne suit pas du tout la courbe sinusoïdale ascendante qui fait office de modèle prédictif. Intégrer les données de cette période sur le graphique compromet donc immédiatement la validité du modèle.

François Gervais a trouvé la solution : il suffit de s’en séparer.

Mais ce n’est pas tout.

Car quand on regarde la température après les années 2000, on constate qu’elles ne suivent pas non plus la courbe. Difficile d’enlever ces années-là de la figure, ça serait trop louche.

La solution choisie par François Gervais est géniale : il accole aux données du Hadley Center d’autres données de températures fournies par satellite (donc fiables, rien à dire sur ça), qui s’accordent mieux à son modèle.

Mais il ne fait nulle part mention de la divergence qui a causé cette pirouette.

Et lorsqu’on lit ce graphique pour la première fois, on ne peut que constater la validité de son modèle sur la période étudiée, sans imaginer ce qui se cache derrière.

Ainsi, il vérifie la devise des cours de récréation : « c’est celui qui dit qui l’est ».

Car il est excellent pour éclairer les faiblesses des autres, mais il reproduit les mêmes schémas qu’il condamne.

Sa crédibilité scientifique se trouve sérieusement entachée par ces erreurs de débutant.

Mais ça soulève un problème.

Car si aucun doute n’est possible quant à sa compétence sur les questions climatiques (qui sont aussi modestes que les miennes), tout n’est pas à jeter dans son livre.

Il a été vendu à des dizaines de milliers d’exemplaires, et de nombreux lecteurs s’y sont retrouvés, malgré les faiblesses scientifiques de l’ouvrage.

C’est bien la preuve qu’un fossé immense s’est creusé entre les scientifiques le reste de la population.

Une très grande partie de la population s’est en effet détournée des scientifiques pour écouter ceux qui ont su répondre à leurs angoisses et à leurs questions. Dès lors, il serait plus constructif d’apprendre de ces gens plutôt que de les attaquer.

Je me suis alors demandé ce que François Gervais avait à nous apprendre.

François Gervais et les enseignements d’un climatosceptique

François Gervais est loin d’être un idiot.

Il a très bien identifié la crise de confiance de notre époque, et il y répond avec ses convictions.

Le succès de son livre illustre trois grands axes que nous ferions mieux d’observer plutôt que de lui cracher au visage.

Le premier axe concerne notre réaction face aux grands mouvements historiques.

Il est plus simple de ne pas voir la crise climatique

L’Histoire – avec un grand H – est jonchée de bouleversements.

L’humanité a traversé des centaines de crises, des guerres, des effondrements civilisationnels et d’autres joyeusetés. Cette densité de catastrophes transforme chaque évènement en tournant historique potentiel.

Mais le problème, c’est que ces grands changements sont parfaitement imprévisibles.

Et le plus souvent, on réalise leur importance bien après que les premières conséquences nous soient tombées sur le coin du nez.

Car nous, les humains, nous sommes comme ça.

Notre psychologie est ainsi faite que nous nous rassurons constamment sur la normalité de la situation que nous sommes en train de vivre. C’est un réflexe auquel nous pouvons difficilement échapper complètement, car il est ancré dans nos gênes.

Ce réflexe s’explique par trois mécanismes d’adaptation sociale.

1. La diffusion de la responsabilité

Elle consiste à penser que les individus ne sont pas responsables des comportements de groupe.

Ainsi, le soldat qui tue un ennemi ne se sent pas responsable de la guerre, puisque son supérieur ne lui a pas laissé le choix.

2. La construction d’une réalité sociale

Elle permet de décider de l’importance d’un événement selon la voix de la majorité.

C’est très malin, car ça permet de réduire les mauvaises interprétations grâce à la diversité des points de vue qui s’affrontent.

3. La peur du ridicule

Elle nous retient de tirer des conclusions hâtives qui pourraient s’avérer ridicules dans le futur.

Car contrairement à ce qu’on croit, le ridicule tue.


Mais cette inclination à se conformer à l’avis du plus grand nombre a une conséquence : on est naturellement portés à ne pas voir les changements.

On refuse de les accepter, et on contraint notre réalité pour qu’elle s’intègre au cadre confortable du quotidien que nous connaissons bien.

C’est évidemment une erreur, puisque ça nous empêche de réagir à temps lorsque les prémices d’une catastrophe apparaissent. On fait la sourde oreille, et on se rassure en vivant comme nous avons toujours vécu.

La question climatique ne fait pas exception : nous préférons penser que les choses ne vont pas si mal.

Et nous nous tournons plus facilement vers ceux qui légitiment notre optimisme. Ça ne fait pas de nous des moutons idiots, mais c’est assurément un mécanisme inconscient auquel nous sommes tous sensibles.

Ainsi, on peut attribuer une partie succès du livre de François Gervais à sa capacité à conforter notre besoin de normalité.

Il serait alors bon de comprendre cette tendance que nous avons tous, pour ne pas agresser les gens lorsqu’on croit apercevoir un changement se profiler.

L’idée n’est pas forcément de nier les risques, mais au moins de faire preuve de souplesse.

C’est à cet endroit qu’arrive la deuxième grande leçon : nous en avons tous marre des militants qui nous assomment de reproches.

La lassitude du militantisme moralisateur

Le meilleur exemple est incarné par Greta Thunberg.

Prononcer son nom est aujourd’hui le moyen le plus sûr de déclencher une dispute. Car son discours divise la population avec une force remarquable.

Ce que dit Greta Thunberg est simple : la Terre se réchauffe dangereusement et il serait temps d’assumer.

Et je pourrais difficilement la contredire.

En revanche, j’ai beaucoup de choses à redire sur la manière dont elle scande ses idées. Car à l’inverse de nous intimer d’écouter ce que peuvent dire les scientifiques, elle nous gronde sévèrement.

Alors elle divise.

D’un côté, il y a ceux qui ne se sentent pas visés.

Eux, pour la plupart, jubilent de voir enfin quelqu’un mettre une raclée à ceux qui ont le mauvais goût de ne pas avoir les mêmes idées.

Et de l’autre côté, il y a ceux qui comprennent que son discours s’adresse à eux.

Ils ne se laissent alors certainement pas faire, puisqu’ils rejettent en bloc toutes les accusations. Et par réflexe, ils radicalisent encore plus leur pensée.

Greta Thunberg est donc l’exemple à ne pas suivre.

Car elle incarne le militant qui fait une démonstration implacable de notre imperfection sans offrir de porte de sortie. Aurélien Barrau – dont j’admire le travail – est parfois lui aussi tenté par ce mauvais réflexe.

François Gervais est conscient de ce militantisme sermonneur, puisqu’il en fait les frais.

Alors il lui suffit simplement de récupérer sans forcer tous ceux que les discours moralisateurs de l’urgence climatique fatiguent. Il se nourrit des erreurs de ses opposants. C’est une opportunité en or pour solidifier son audience qui ne cesse de grandir, car ces discours-là sont devenus une norme.

Dès lors, il faut éviter à tout prix cette stratégie stérile du militant.

La solution, c’est de voir les gens tels qu’ils sont réellement.

Nous sommes tous faillibles et remplis d’idées préconçues, mais nous sommes aussi capables de réfléchir et de confronter notre pensée pour l’enrichir toujours plus.

Si on prend l’exemple du climatosceptique, c’est simplement celui qui refuse qu’on lui dise quoi penser. Alors il fait ses recherches par lui-même, et tire ses conclusions. Ça ne l’empêche pas de se tromper, mais lui reprocher son scepticisme est tout sauf scientifique.

Cette faillite du militantisme n’est néanmoins toujours pas suffisante pour expliquer le succès de François Gervais.

Car pour convaincre autant de monde, il faut faire preuve de trois qualités qu’Aristote a mises en lumière.

L’art d’être convaincant, selon Aristote

Sans ces qualités, personne ne reconnaîtra d’autorité à ce que nous exposons.

Alors sans plus attendre, les voici :

  • La phronésis, qui témoigne de la compétence et du bon sens de ce que nous disons,
  • L’arété, qui démontre notre vertu et notre morale,
  • Et l’eunoia, qui tient de la bienveillance que nous portons à nos interlocuteurs.

Et sur ces trois points, le livre L’Urgence Climatique Est Un Leurre est une démonstration de force.

Il commence par installer la preuve de ses compétences en multipliant les exposés sur différents domaines de la science climatique.

Il nous éclabousse et nous perd en multipliant les formules mathématiques et le jargon scientifique.

À ma première lecture, je n’ai pas tout compris, mais j’avais l’impression d’être face à quelqu’un qui maîtrisait son sujet. Face à tant de science, on ne peut qu’avoir confiance dans ses compétences.

Mais il ne s’arrête pas en si bon chemin.

Il poursuit sa démonstration et montre sa vertu en blâmant ses homologues scientifiques qui se laissent séduire par la tricherie ou les financements faciles.

On se dit alors que condamner avec autant d’énergie les faiblesses des autres est forcément le signe d’une morale inflexible.

Enfin, il nous prouve sa bienveillance envers nous par sa cible.

En effet, il ne nous cible pas nous.

Nous, il veut nous partager la vérité que les grands et les puissants nous cachent. Il assure ainsi sa sympathie pour ceux qui prendront le temps de le lire.


Dans son livre, il collectionne avec une facilité déconcertante les trois qualités essentielles à un discours convaincant. Et ce faisant, il pose la dernière pierre d’une œuvre qui était conçue pour conquérir inévitablement des dizaines de milliers de lecteurs.

Voilà donc les leçons que nous devrons tirer du livre de François Gervais.

Il s’agira de les suivre, pour s’assurer que nos discours deviennent aussi convaincants que celui de François Gervais.

En somme, si on occulte sa fragilité scientifique, ce livre est un bon livre. Et les lecteurs ne s’y sont pas trompés en le couvrant d’éloges.

Néanmoins, il est inquiétant de réaliser que des milliers de lecteurs ont été convaincus par les thèses de François Gervais, pour qui le changement climatique n’est en aucun cas d’origine anthropique.

Ces lecteurs se satisferont de cette lecture, et il se pourrait qu’ils le regrettent dans quelques années.

Dès lors, au-delà des leçons que nous pouvons en tirer, il me semble que ce livre pose une dernière question fondamentale : que faire à propos du climat ?

illustration climatosceptique jean charles barbe

Comment agir pour le climat (et ne pas regretter)

La seule réponse que je trouve est simple : il faut agir, quoi qu’il arrive.

Et comme Albert Camus nous l’a brillamment rappelé au début de cet article, la seule manière d’exercer son humanité est de refuser le confort de la tyrannie et de la servitude.

Voilà donc ce que nous devons faire.

La science est un outil, et ce que nous disent les scientifiques doit être pris comme tel. Tout comme ce que peuvent en dire les médias ou les politiques.

Il en va de même pour les sciences du climat.

Il est impossible de prévoir avec certitude le climat que nous connaîtrons à la fin de ce siècle. En revanche, il est possible d’entendre ce que disent les scientifiques, qui voient venir un danger inquiétant.

Dès lors, l’enjeu est d’intégrer la question climatique pour éviter de négliger ce qui pourrait ne pas être négligeable.

L’idée sera ensuite de trouver nos propres combats, et de s’y consacrer, le cœur léger.

J’ai plein de combats.

L’un d’entre eux est contre la tyrannie de l’hydrocarbure. Ça fait à mon goût beaucoup trop longtemps que l’hégémonie du pétrole a duré, et il me semble nécessaire d’y mettre un terme.

Le pétrole pollue, les pétroliers appauvrissent la Terre et ils n’offrent aux foules aucune alternative.

Je compte donc participer à leur remplacement par une solution plus sereine.

La moto électrique que je conçois est alors la pointe de ma première épée, et son but est de montrer à chacun et chacune qu’une autre mobilité est possible.

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41 commentaires

  1. jerome

    bonjour,

    Gervais a peut être de bon arguments (ou des arguments audibles) sur le monde de la recherche académique, mais cela s’arrête la.
    quand on l’entend dire dans une interview récente que le GIEC refuse de publier le spectre d’absorption du CO2 car « on verrait immédiatement que c’est insignifiant » c’est limite malhonnête:
    en effet le spectre de CO2 est a la base des modèles de physique radiative « utilisés par le GIEC » (je mets entre guillemets car ce sont plutôt les modèles des labo de recherche comme l’IPSL chez nous, mais aussi des modèles dit EBM, energy balance model). les spectres utilisés sont ceux que l’on trouve dans les bases de données officielle (HITRAN par ex) … donc il n’y a rien de caché (il y a tellement de ressources littéraire sur le sujet …)
    + effectivement les données « falsifiées » comme souligné dans l’article
    + le fait qu’il ne propose aucune physique derrière ces arguments…

    bref beaucoup pour un seul homme …

    j’avoue que comme vous, lire l’argumentaire climatosceptique m’a fait beaucoup progressé dans ma compréhension de la physique … car pour comprendre un argument climatosceptique il faut rechercher l’argument « standard » …

    bon article de reflexion ceci étant

    • Julien Vaïssette

      On est d’accord ! Gervais est quand même un drôle de personnage, et j’ai objectivement de la peine à me dire qu’il entrera dans la poubelle de l’histoire, alors qu’il avait une carrière sérieuse jusqu’à lors.

  2. Babin martine

    Bonjour Julien,
    Merci pour votre participation sur un sujet sur lequel l’on peut longtemps débattre et qui inquiète , sinon effectivement d’acter en mesures de précautions.
    Ma question sort du sujet mais à laquelle vous êtes en mesure d’y répondre de par vos recherches.
    Que dire ou penser concernant le développement des technologies comme celle des transports utilisant des batteries électriques lorsque l’on sait les problèmes non seulement de production d’énergie (tout du moins pour le présent) mais aussi plus sérieusement concernant les extractions de minerais pour la construction de ces batteries. Ma crainte est de voir dans le futur qu’à nouveau on se serve de ressources jusqu’à leurs épuisements, ce sans parler des dommages environnent qu’ils engendrent sur nos espaces vitaux et donc sur la santé des humains.
    Merci de votre réponse.
    Cdlt

    • Julien Vaïssette

      Bonjour Martine, effectivement il y a un risque indéniable que certains se saisissent des minerais en tension exactement comme ça a été fait avec le pétrole, et qu’ils s’en servent pour dicter leurs règles sans se soucier de notre destin climatique… C’est un scénario qu’on doit absolument éviter, c’est certain !

  3. patrick

    Juste bravo pour cette leçon d’esprit critique.
    Le réchauffement est un fait déjà dramatique pour beaucoups, mais au final moins grave que ce que provoquera la perte de la bio-diversité .
    Bonne continuation dans votre projet de transport électrique .

  4. Leroux

    erreur de débutant vous dites?
    vous êtes curieux car François Gervais n’est pas un débutant nombreuses publications internationales multidiplomé et ex expert du giec
    j’ai arrêté de vous lire à cette ligne là car pour moi vous n’êtes plus crédible désolé

  5. Ca fait 600 000 ans que la courbe de la température moyenne du globe et celle du niveau de carbone dans l’atmosphère sont en phase… Quand le carbone augmente, les températures montent.. Quand il baisse, elles baissent… Les émissions industrielles étant apparues depuis la fin du 18 ème siècle, il était donc inévitable que les températures suivent, ces deux courbes étant parfaitement synchrones…
    Le discours du physicien François Gervais est d’autant plus risible qu’il implique un postulat totalement impossible : la synchronicité de 3 courbes sur les 2 derniers siècles, si l’on ajoute à la hausse du CO2 industriel dans l’atmosphère, celle suposée du carbone naturel,. Or, il est mathématiquement et physiquement impossible, dans un milieu complexe et chaotique comme l’atmosphère, que cela puisse se produire… Ou alors une chance sur 3 milliards !… Vous considérez comme une option possible une théorie construite sur une chance sur 3 milliards ?

    • Julien Vaïssette

      Bonjour François,
      Je ne sais pas si ton commentaire m’est adressé. Mais si c’est le cas, je suis parfaitement d’accord avec toi et je crains que tu n’aies pas lu mon article pour croire que je ne partage pas ton avis 😉

  6. Bonjour Julien,

    Si la grande majorité des scientifiques se trompent sur le climat, malgré leurs études, leurs échanges et leurs renseignements, alors imaginez en quelle mesure moi, dans mon coin, je pourrai me tromper! Alors je les confie ma confiance.

    N’oublions pas que les scientifiques ont très peur de se tromper, ils sont archi contrôlés, alors il est très probable que leurs estimations sont conservatrices. Cela fait peur.

    Vous parlez du réflexe de se rassurer de la normalité. Certes, mais de l’autre côté il y a le réflexe de ne pas essayer de s’imposer contre la normalité. Cela fait dix ans que j’essaie de me conformer aux recommandations scientifiques sans rien dire aux autres, à part en répondant aux questionnements. Je ne me sens pas confortable en « donnant les leçons » aux autres, même en ce que je conçois comme une situation vitale, et je suppose que je ne suis pas la seule. Différents sondages montrent que la majorité (silencieuse?) est pour les actions rapides.

    • Julien Vaïssette

      Bonjour Bruce,
      Oui il est très improbable que le GIEC se trompe, d’autant que leur rapport est truffé de précautions statistiques.
      Il y a donc de quoi avoir peur, en effet, que la réalité soit encore pire que prévu. C’est le problème des systèmes chaotiques tels que le climat : il est quoi qu’il arrive impossible de connaître à coup sûr l’état stationnaire final. Mais ce qu’on sait, c’est qu’il sera quoi qu’il arrive défavorable…

  7. LIMARE FRANCOIS

    pourquoi le Groenland est il devenu un glacier ?
    pourquoi au musée de Chamonix peut on voir un tableau du 15ème siècle représentant la vallée
    blanche en pâturage ?
    le climat a toujours évolué même sans l’ activité humaine
    que sait on du rôle réel des océans ?
    l’ homme n’ accepte pas d’ être impuissant face a la nature !

    • Julien Vaïssette

      Bonjour François,
      Ravi de voir que tu as lu mon article. Ça te fera toujours un peu de littérature censée dans ta quête de la vérité 😉

  8. André

    Bonjour,
    François Gervais fait référence a l’intérêt que portent les chercheurs aux financements perçus dès lors que leurs travaux confortent les décideurs du bien fondé de leur politique, en l’occurrence, ficher la trouille aux citoyens. Il semble néanmoins que cet ex prof de fac, ait parfaitement compris que l’on peut faire fortune avec la peur comme avec un discours narquois et rassurant. Ce qui est dommage dans cette attitude, est la perte de temps face aux défis pas QUE climatiques qui sont à nos portes !! François Gervais semble avoir AUSSI omis ce très léger détail.

  9. Brunonymuos

    Première constatation, vous auriez dû rester dans le domaine scientifique et non pas glisser vers les intérêts économiques, ni vers la politique et le militantisme écologique. Sinon il faudrait que vous nous expliquiez en quoi les intérêts économiques, la politique et le militantisme écologique. influent sur les études scientifiques sur le climat ?

    Le premier rapport du GIEC de 1990 indique que le CO2 est responsable de plus de la moitié de l’augmentation de l’effet de serre terrestre et que l’augmentation observée pourrait donc être due en grande partie à cette variabilité naturelle. Néanmoins, il se pourrait au contraire que cette variabilité et d’autres facteurs humains aient compensé un réchauffement d’origine humaine encore plus important. Donc l’incertitude existe encore à cette époque. Vos théories sur les biais des financements et de confirmation ne semblent pas bien fonctionner à cette époque. Je ne crois pas qu’en 1991 il existait des intérêts économiques sur la question. Gretta Thunberg n’était même pas née. Au niveau politique la première COP a eu lieu à Berlin cinq ans plus tard.

    Vous devez aussi intégrer deux paramètres. Le premier paramètre est que la société Total connaissait dès 1971, son impact sur le changement climatique. C’est ce que conclut l’étude publiée dans scientifique Global Environmental Change. Des chercheurs français et américains ont décortiqué des archives datant de 50 ans. Les document internes de 1971 reconnaissent le risque climatique et des dangers de la quantité croissante de combustibles fossiles brûlés par l’homme sur l’augmentation de de la température moyenne de l’atmosphère. Mais Total a choisi de nier ses recherches en déclarant que rien n’est aussi simple ni tranché et la corrélation n’est pas prouvée. ExxonMobil possédait des études du même genre en 1981. Vos théories sur les biais des financements et de confirmation ne semblent pas bien fonctionner non plus.

    Le deuxième paramètre est que les géants de l’énergie fossile mènent un lobbying intense. Rien que que la société Shell, selon un rapport de 2015, dépenserait 49 millions de dollars par an en lobbying climatique. Donc si François Gervais ou d’autres scientifiques ont besoin d’un financement pour contredire le changement climatique d’origine anthropique, je suis persuadé que des géants comme ExxonMobil, Shell, Chevron, BP et Total seraient heureux de financer de telles études.

    Enfin vous dites vous même que vous n’êtes pas un un expert du climat. Je ne le suis pas non plus. Partant de là, à qui faire confiance ? Jean-Marc Jancovici parle de la réfutation par les pairs dans ses conférences. Et je pense que c’est la meilleure source d’information pour un non expert du climat ou de toutes autres domaines scientifiques. Quand un scientifique ou des scientifiques font des découvertes ils écrivent un papier et le proposent à une revue scientifique. Cette étude est relue par d’autres experts du domaine. Et si le papier est accepté, l’étude est publiée et on peut s’y référer. Bien sûr cette règle de processus n’est pas parfaite, il existe sûrement des études qui sont publiées qui ne devraient pas l’être et d’autres qui ne sont pas publiées qui devraient l’être. Mais globalement cela fonctionne plutôt bien et c’est la meilleure source scientifique.

    À l’opposé un livre ou une vidéo de François Gervais ne sont pas des sources scientifiques fiables, sauf si elles étaient basées sur des études publiées dans revues à comité de lecture. D’ailleurs vous en convenez vous même, le livre de François Gervais contient beaucoup d’erreurs ou de mensonges suivant le point du vue adopté. Pourquoi devrait-on acheter le livre de François Gervais sou prétexte « qu’il contient des choses vraies » ? Doit-on accepter les mensonges d’un livre ou d’une vidéo sous le prétexte qu’il y a aussi des choses vraies ? Je ne crois pas, sinon vous n’êtes pas très exigeant sur la vérité.

    Ce lire a a été vendu à des dizaines de milliers d’exemplaires. Combien sur ces milliers de lecteurs ont l’expertise scientifique pour débusquer les nombreux mensonges de Fançois Gervais ? À part un expert en sciences climatiques, comme François-Marie Bréon, qui décrit le livre de François Gervais en totale contradiction avec le consensus, la volonté de désinformation et grossièrement incorrect.

    • Julien Vaïssette

      Bonjour Bruno,
      Ton message est très intéressant mais en le lisant, j’ai l’impression que tu crois que je cautionne les thèses de ce livre.
      Est-ce bien le cas ?

  10. Antoine Karcher

    Merci Julien de partager tes réflexions à la suite du livre de François Gervais. Cela fait tellement de bien de savoir qu’il y a encore dans ce monde des gens qui réfléchissent et analysent en s’efforçant de rester rationnel. Notre cerveau nous joue en effet bien des tours pour satisfaire notre bien-être et notre paresse intellectuelle.

  11. Emmanuel Vermare-peyrelongue

    Bonjour je viens d’entendre Mr François Gervais à la télé, ouf !!!! Alors comme c’est rassurant tout sa , donc si tout va bien alléluia, ne changer rien tout va pour le mieux dans se monde magnifique ou l’on perd prêt de 90000 espèces d’animaux d’insectes chaque années… je suis jardinier, je vois le changement chaque année qui passent , nous n’utilisons pas de produits chimiques, mais les espèces disparaissent ( abeilles, couleuvre, crapaud,oiseaux migrateurs)ext….. merci bcp Mr vous m’avez énormément rassuré !,🤔!…
    Exemple : je suis retourné au Antilles 18 ans après y avoir passé quelques années, quand j’allais nageais, ala mer il avait tellement de poissons et de coraux, c’était magiC aujourd’hui il n’y a plus que des coraux grisâtre, est les poissons est autres animaux ont très clairement diminuer !…. Mais bon si tt va bien, !… ne changeons rien… vous êtes un physicien, je ne suis que jardinier !.. Mais J’ai des yeux, est un minimum de conscience, j’ai entendu que vous étiez indépendant… je n’est pas encore lu vos ouvrages mais je vais mis mettre car sa m’intrigue beaucoup, que vous disiez que tout va bien….

  12. Bob Binouche

    Salut,
    Je me suis concrètement attelé sur « Les approximations scientifiques du livre de François Gervais », vu que tu t’opposes à ses thèses.

    « Mais il n’intègre en aucun cas leurs implications physiques »
    C’est-à-dire ? Quand on explique des phénomènes physiques par d’autres phénomènes physiques, c’est qu’on les implique, non ? Je ne comprends pas ce point.

    « Mais du reste, nous ne pouvons que constater que ce modèle est un peu léger pour prévoir le futur. »

    En fait un modèle ne cherche pas à prévoir le futur, parce qu’un modèle n’est pas la réalité justement. Opposer les anomalies du modèle au modèle lui-même, c’est comme dire que la Terre n’a pas une forme ovoïde parce qu’il y a des montagnes et des fosses marines. C’est vrai, mais on le sait et ça n’invalide pas le modèle. Attention à ne pas confondre carte et territoire.
    La seule opposition à un modèle…. C’est un autre modèle. Et il n’y en a pas présenté ici.

    « Des modèles mathématiques totalement désindexés de la réalité (comme celui de François Gervais). »
    (On voit le parti pris ici malheureusement : « totalement » non, car on a une courbe sinusoïdale justement qui colle entre les variations de températures)

    « Pour le valider, il aurait fallu l’étendre sur plusieurs siècles, pour prouver la récurrence du « cycle »
    Sur quels critères te basent tu pour affirmer cela, hormis des critères subjectifs ? 140 ans de données ne sont pas suffisants ? Et pourquoi ?

    « Car les températures sur les 2000 dernières années ne montrent en aucun cas une telle périodicité de 60 ans »
    Sources ? As-tu un contre-modèle à opposer au sien ?

    • Julien Vaïssette

      Pardon, je ne veux avoir aucun mépris pour ton message mais il me fait penser que je vais perdre beaucoup d’énergie pour assez peu de résultats en répondant. Je te remercie d’avoir lu mon article et d’avoir écrit ton message 🙂

  13. nasrudin

    A ce que je sache, et corrigez moi si je me trompe, il y a quand même un lien direct entre climats du passé de l’histoire de la Terre avec les variations du CO2 dans son atmosphère. Et vu le niveau actuel de concentration du CO2….
    Sinon, je regrette que cette belle démonstration des dérives financières des labos de recherche s’arrete à la climatologie et laisse de coté un domaine où elle fait particulièrement « fort », à savoir tout ce qui concerne les TICS, neurobiologie, imagerie cérébrale, neurosciences, génie génétique ….

    • Julien Vaïssette

      Oh oui, le lien est avéré en effet.
      Quant à la critique des quelques dérives de la recherche, elles valent partout. Même si, effectivement, elles sont indexées à l’enjeu financier qu’il y a derrière. Par exemple, dans le laboratoire de mécanique où je fais mon doctorat, ces dérives n’existent pas car c’est un parent pauvre de la recherche. Aucun prix Nobel n’est à espérer, et ça ne marche pas si mal 😉

  14. Hervé de Chatellus

    as t on physiquement essayé de mesurer la réalité encombrante de la « serre » ( image mickey mouse )
    comme le mot  » big bang  » par des sondes infra rouge embarquées sur les avions qui volent sans
    discontinuer à plus de 10 000 mètres .
    L’effet de serre est une image tellement parlante et cruelle que ça devient la Doxa des ignorants , des médias et de l’Hurbis journalistique propulsé par les docteurs de panurge du GIEC .
    On peut se demander si le serpent du CO2 n’est pas gavé systématiquement par des gens qui y ont intéret .
    le progressisme scientifique se nourrit de ses alarmes , le Progrès in fine brule ce qu’ il a adoré .
    Je me demande si le tout électrique n’est pas pire que le plus petit moteur sobre thermique .
    Bonjour les cancers !

    • Julien Vaïssette

      Bonjour Hervé,
      Je ne partage évidemment pas un seul mot de ce commentaire qui manque douloureusement de nuance mais il me semble important qu’il soit publié, pour que chacun puisse se faire son propre avis.
      Du reste, sur le seul endroit où je suis compétent (le moteur thermique vs électrique), la question se pose effectivement 🙂

  15. Dominique Poisson

    Bonjour,
    Intéressant, merci.
    j’avais il y a trois ans pris un article de Gervais au hasard et l’avait soumis à critique au plan rigueur et méthodo. On y trouvait par exemple un nuage de points dont il tirait des conclusions, mais qui contenait un point aberrant, dont les valeurs étaient très éloignées de celles du reste du nuage. Si on considérait ce point come relevant d’une erreur de mesure ou autre aberration, toute sa démonstration s’écroulait.
    Je pense que la climatologie est beaucoup plus compliquée (comme la médecine et autres sciences « du vivant ») que la physique des matériaux. J’avais publié ce travail sur LinkedIn, mais l’en ai enlevé quand Le Réveilleur (avec F-M. Bréon que je connais et en qui j’ai une grande confiance) a fait beaucoup mieux.
    Je vois que Bréon avait aussi fait un article de ce type dans Le Monde en 2013…
    Un point sur le GIEC : on ne dit jamais que toutes ses prévisions sont assorties d’un niveau de confiance, comme c’est la règle dans toute bonne publication de données statistiques ou projections.
    Un point sur Greta Thunberg : oui, elle divise. Elle divise aussi en s’aventurant sur le terrain politico-économico-… et ressortant (à l’ONU par exemple) les mêmes discours que j’entendais dans mon lycée en 1968. Intemporelles idéologies, qui s’abstraient de l’évolution de l’histoire, figées dans le pergélisol de Magadan.
    Cet ultracrépidarianisme lui aura-t-il été fatal ? On ne l’entend plus.
    J-M. Jancovici réussit +/-, lui, à se tenir à l’écart de ces excès. Il est celui qui maîtrise le mieux les chiffres, tous.

    Having said that, il faudra trancher entre plusieurs voies : la régulation par le prix des biens et services « carbonés » (voie choisie par l’UE, semble-t-il), et régulation par la réglementation (ce qu’avait (maladroitement) ébauché le cabinet B&L Evolution il y a deux ans).

    • Julien Vaïssette

      Salut Dominique,
      Merci pour ton commentaire très riche !
      Comme tu l’auras conclu après la lecture de cet article, je suis d’accord avec toi en tout.
      Reste que c’est à ta conclusion qu’il est le plus difficile de répondre. Car il faut bel et bien trancher entre ces deux solutions, et j’aurais bien aimé n’en choisir aucune de deux. La contrainte, quelle qu’elle soit, est un drôle de danger et il aurait été préférable que l’humanité fasse tout pour l’éviter. Mais on va y passer, d’une manière ou d’une autre.

  16. Pierre

    Bonjour Julien,
    Très honnête article!
    Pour moi, le point le plus important du livre de François Gervais, c’est d’avoir montré la dynamique malsaine entre les fondations scientifiques, les médias et les activistes. Pour obtenir des financements, il est nécesaire de faire du sensationnalisme et tout chercheur à contre-courrant se voit punir par les médias et les activistes. Il ne alors pas y avoir de débat sain sur le modèle climatique.
    La vérité sur le climat c’est que c’est un modèle extrêmement complexe par nature. L’atmosphère est turbulente avec du changement de phase (nuages), et intéragie avec de nombreuses boucles de rétroactions (e.g. calottes glaciaires, pergélisol, , etc), et des systèmes forçant plus ou moins prévisible comme l’orbite des planètes , l’activité solaire ou économique.
    Dès lors, il est important d’avoir un débat climatique sain, parce que sinon on ne peut pas anticiper les problèmes quand on a encore assez d’énergie (i.e. pétrole, gaz) pour potentiellement les résoudre.

    Bonne continuation.
    Pierre

  17. Julie

    Bonjour,
    Je vous remercie pour cet article critique mais trop, éclairant et surtout très très intéressant et objectif.
    J’écris actuellement un mémoire qui traite justement du changement climatique et de son impact sur l’homme (santé, mortalité).
    A lire et relire les rapports alarmant du GIEC, et nombreux articles sur le sujet je me suis demandé :
    – « Que disent les critiques de ces modèles ? »
    – « Y a t-il d’autres avis moins alarmistes ? »
    Alors j’ai cherché un petit peu et je suis tombé sur le livre de François Gervais et sincèrement j’ai directement été convaincue. Convaincue par ses critiques à l’égard des corrections des données dans le sens qu’on le souhaite, convaincue sur les critiques des modèles mathématiques utilisés pour les projections et surtout convaincue par ses critiques sur le paramètrage adaptable à la guise des scientifiques (étant également dans le milieu mathématiques je ne peux que confirmer que ce fait est très possible). Ce qui est drôle c’est qu’en lisant vos explications il semblerait que lui même ait utilisé ces techniques pour faire coller ses données à son modèle.
    Mais après coup je me suis de nouveau interrogé. Alors qui a raison ? En sommes nous réellement à ce point avec le climat ? Evidemment rien est simple avec une science compliquée comme celle-ci et encore moins avec les prévisions…

    En bref, je vous remercie pour cette analyse qui m’a permit de replacer un peu mes idées en place. J’étais vraiment perdu en refermant ce livre, à me dire que ce sur quoi je travaillais depuis maintenant 4 mois n’était peut-être pas si fondé. Je continue de m’interroger, je pense qu’il est important de ne pas faire confiance aveuglement mais il faut tout de mettre reconnaître quand les preuves sont démontrées ou visible historiquement.

    Bonne continuation

    • Julien Vaïssette

      Bonjour Julie,
      Merci pour ton commentaire ! Je suis d’accord avec toi, la science du climat est extrêmement complexe et soumise à mille hypothèses et paramétrages qu’on doit questionner.
      Mais à mon humble niveau, j’ai résolu la chose en la simplifiant au maximum : la concentration de gaz à effet de serre a atteint des niveaux jamais atteints. Et s’ils n’ont jamais été atteints, c’est bien qu’on est dans une période exceptionnelle, et qu’il serait bon d’agir dessus.
      Quant à la validité des projections, ça devient beaucoup moins important car on en revient à la base : l’humanité rejette trop de gaz à effet de serre, et quelle que soit l’ampleur des conséquences, le but de l’humanité doit être de toujours limiter son impact sur son écosystème 🙂
      Bonne chance pour ton mémoire !

  18. Magnano brigitte

    Je suis enseignante, proche de la retraite, avec un fils qui est chercheur et qui a beaucoup de mal à faire entendre le domaine qu’il veut explorer pour l’humanité …. Il essaie de trouver des ‘business Angels » pour financer sa thèse dans une start up de Montpellier dont les recherches sont sur le bio-printing3d pour permettre aux citoyens âges de mieux vieillir avec tout leur potentiel, sachant qu’il a vu ses grands-parents qu’il adorait être victimes des côtes debilitants de « aging », avec une grand-mère auprès de laquelle il est capa le en ife actuellement dans la situation covid d’intervenir pour qu’elle.soit protégée en dépit de ce peuvent dire des fils qui n’en n’ont juste rien a faire …. Et dans l’attente de pouvoir commencer cette thèse … Il propose ses services dans tous les hôpitaux de Lyon a St Etienne a Marseille pour pouvoir participer à endiguer cette crise actuelle … Mais régulièrement refuse car il est ingénieur de recherche et ne satisfait donc pas les diplômes d’un manipulateur de pcr ?!? Dans quel monde vivons& nous ??? … Et c’est lui qui m’a donné la.chance d’avoir accès à votre article … Que je trouve tellement réconfortant … Car moi aussi, je suis une simple professeur d’anglais …ais il y a des choses que je ne comprends pas … Auxquelles je n’adhère pas du tout … Car je sais qu’on nous ment … Certaines choses et décisions ne faisant aucune logique pour moi !!! Même que niveau des instances : m. Notre ministre de l’éducation nationale étant un bon exemple quant à son manque de logique, de cohérence et d’intérêt des personnes qui dépendent de son ministère (les professeurs !! ) En effet quand leur a-t-on demande leur opinion par rapport a leur situation personnelle ?!! (Cas de personnes a risque proche d’eux ???).
    Bon bref, je vais arrêter la. Juste p
    Merci pour votre developement qui me permet de me sentir plus normale, sensée, humaine, et moins « weird » !;
    Take great care ;

    • Julien Vaïssette

      Bonjour Brigitte,
      Heureux que mon article t’ait plu et que ton fils te l’ait recommandé !
      La science est en effet un drôle de casse tête, et chacun se l’approprie comme il peut, qu’il soit politique ou scientifique.
      Ce qui amène à quelques dérives, que tu cites bien.
      À ce sujet, je te conseille un documentaire d’Arte qui vient de sortir, « la fabrique de l’ignorance » (https://www.youtube.com/watch?v=6IGVqsnxCE0).
      Il est dans la parfaite lignée de mon article !
      Bon dimanche,
      Julien

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